Tafsir Thioye (député) refuse le boycott : « Il faut du courage pour challenger le Premier ministre »

Invité de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal, le député non inscrit Tafsir Thioye s’est fermement opposé à la décision de certains parlementaires de boycotter la séance de questions d’actualité prévue ce lundi à l’Assemblée nationale, en présence du Premier ministre.

Alors que cette session parlementaire s’annonce sous tension, le député a tenu à réaffirmer sa vision de l’engagement politique.

« Non, moi je ne boycotte pas, et je ne conseille même pas aux autres de le faire. Je respecte leur choix, mais ce n’est pas ainsi qu’on m’a appris la politique. Abdoulaye Wade disait toujours : il ne faut jamais faire la politique de la chaise vide », a déclaré Tafsir Thioye, appelant ses collègues à assumer pleinement leurs responsabilités parlementaires.

Pour le député, la restauration de la dignité et de l’autorité de l’Assemblée nationale passe par un contrôle rigoureux de l’action gouvernementale, un engagement qu’il dit avoir porté durant sa campagne. Il a d’ailleurs rappelé les démarches entreprises dans ce sens : « J’ai rencontré le président de l’Assemblée nationale avec mes collègues non-inscrits pour discuter de notre rôle. J’ai interpellé le Premier ministre, qui a accepté de venir chaque mois à l’Assemblée pour répondre aux questions. Il sera là, et je ne vois pas pourquoi je devrais boycotter. »

Tafsir Thioye insiste sur le devoir des élus de confronter le pouvoir exécutif, même dans un climat conflictuel : « Si on se dit représentants du peuple, on doit affronter les débats, pas les fuir. Si certains préfèrent ne pas y aller parce qu’ils ont peur ou qu’ils ont été insultés, alors autant démissionner. Il faut du courage pour challenger le Premier ministre », rapporte RTS.

Revenant sur la position des députés non-inscrits, il explique avoir tenté de convaincre ses collègues de reconsidérer leur choix : « Je leur ai dit que je n’étais pas d’accord. S’il y a un problème d’organisation, allons en discuter avec le président de l’Assemblée. Le règlement intérieur est flou sur ce point, il y a un vide juridique. Mais ce n’est pas une raison pour refuser de participer à une séance aussi importante. »