« Sylla Mounial ! Tonton Ada ! Les chirurgiens de la société sénégalaise », Par Alioune Ndao

Aujourd’hui, j’ai porté mon costume de Justicier pour rendre Justice à des acteurs civiques incontestables, des politologues aguerris et des scrutateurs avisés de notre Société malade ; je veux nommer les socio-anthropologues-politologues Sylla mounial et Tonton Ada.

Pour savoir pourquoi le Sénégal se bouscule à la queue du train mondial, au 173 eme wagon, (c’est les wagons recyclés de la seconde guerre mondiale, les wagons en fer yoyou, té tangg dieur ci biir, si, si, ce sont ces wagons – là qui constituent la cinquième rame) ? Pour savoir, quelle est la responsabilité des Sénégalais dans ce classement qui nous déshonore ? ( en attendant d’être la tête de liste, le premier dans la cohorte des 25 moins riches, ce à quoi, travaille notre Gouvernement et qui est possible, il suffit juste de changer les termes, de dire pays moins riche, à la place de pays pauvres, pour que notre dignité soit restaurée. Nos dirigeants y travaillent, le FMI et la Banque Mondiale sont acculés…)

Je reviens à mon sujet, si vous voulez savoir le pourquoi du comment de notre incapacité à faire ce pays, écoutez ces éminents sociologues que sont Sylla Mounial, Alioune Diankha à l’état-civil et Tonton Ada, Adramé Ndiaye de son vrai nom. Ces faux guignols qui mettent le doigt sur les innombrables plaies de notre société, dont personne ne veut reconnaître le rôle et le mérite dans l’avancement des consciences et du combat démocratique. Sylla Mounial et Tonton Ada, à eux deux, valent toutes les organisations de la Société Civile, les partis politiques ; opposition et coalition au pouvoir. Ils valent tous les cours d’Instruction civique, les sociologues et toutes les émissions de « waax sa khalaat ».

Entre WarHa, le Gorgorlou qui se réveille dans toutes les maisons de ce pays, qui fréquente le bistrot d’à côté, membre du grand-place du ‘bop cogn bi », où il emprunte les quotidiens; de Ndakarologue en Sénégalogies, le savant qui ne sait rien, mais parle de tout sans rien dire et qui se remercie, qui incarne l’invité en costume de nos plateaux de télébidon; Le mardi des ‘’yakh katou khibaar ‘’ qui envoie nos fameux journaleux au coin de la classe; le Boy qui appelle en mode hors sujet qui représente les ‘’wakh sa khalateurs » qui n’ont aucun khalatt et Kharamokho, le riche citoyen qui n’a besoin de personne, ni d’aucun plan pour vivre, mais qui veut donner son avis sur les questions de l’heure et tient à être reconnu comme citoyen. Pour ne citer que ces personnages qui sont les caricatures réelles de nous-mêmes. On a largement de quoi apprendre sur nous-mêmes, tout le monde est servi, aucun Sénégalais n’a pu échapper à ces chirurgiens de précision.

Ne pensez pas que dama naakh, ba faté la rubrique du Mercredi sur Gorgui. J’ai sauté cela, parce que j’ai estimé que c’est leur lutte politique qui se déclinait. Personne n’a pu faire aussi mal au règne d’ Abdoulaye Wade que Sylla Mougneul avec sa satire sur les méthodes Wade. Cette satire du mercredi a pu coûter à Wade des pourcentages déterminants qui l’ont envoyé à Versailles.

Personne n’a pu échapper au matraquage sophistiqué de Sylla Mounial sur Wade. Du public qui ingurgitait inconsciemment les pilules sucrées – salées, à Wade, qui, sans doute, avait vu le danger, mais ne pouvait rien faire, enfermé dans un dilemme cornélien, sévir contre cette intelligence supérieure, serait lui faire de la pub, mais, donner crédit à ces dangereuses vérités qui font rire. Il est certain que la satire de Sylla Mougneul a été déterminante dans la chute de Wade.

Dans un pays où la gloire n’est pas détournée ou enfouie dans des « niakal fayda» du genre ‘’les guignols de TFM ‘’ ou ay ‘’douniou journaliste’’, les actions de ces combattants de la Liberté, ces éducateurs émérites qui méritent plus que tout autre de figurer au panthéon de la République, doivent être reconnues par l’Autorité publique et récompensées par les plus hautes distinctions pour services rendus à l’Education, à la Démocratie et à la Paix Sociale.

Le Président Macky Sall, le premier bénéficiaire des 25% de voix apportées par ces deux génies de la Communication, devrait penser à leur témoigner de la gratitude de ce peuple. « Dialgati khibar » est le sommet de toutes les émissions de radio, tous sujets confondus. Ces messieurs, dans un pays qui reconnaît les valeurs, seraient dans des amphis à apprendre à nos futurs journalistes, l’art et la manière de se faire entendre et écouter. Mais bon !

Ps : rien que pour avoir les véritables identités de ces artistes de la Com, j’ai galéré. A TFM même, beaucoup ne connaissent pas leurs états-civils. Alors qu’à eux seuls, ils font la TFM de par leur audimat. « Dialguati khibar », c’est un condensé intelligent de Grand Jury, Remue- ménage, Wakh sa khalat, Yonn Wi etc…et leurs audimats réunis. Si TFM est à la première place du classement des radios, « Dialgati khibaar » y est grandement pour quelque chose.

Alioune Badou NDAO

baddoundao@gmail.com

2 COMMENTAIRES
  • modou

    Merci Sir Badou pour cet bel hommage. On vous aime les gars

  • Nder Nder

    Merci t'as tout dit

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