L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait état, ce jeudi, de la fuite de 1 750 personnes depuis la localité de Tina, située dans l’État du Nord-Darfour au Soudan. Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, ces civils ont traversé la frontière pour se réfugier au Tchad voisin face à une dégradation de la sécurité.
Dans sa communication, l’organisation onusienne précise que ce déplacement massif a eu lieu dans la journée du mercredi. Les équipes de la Matrice de suivi des déplacements de l’OIM ont évalué le nombre de personnes ayant fui la zone en raison de « l’aggravation de l’insécurité ». L’OIM décrit la situation sur place comme « extrêmement tendue et instable », sans pour autant fournir de plus amples détails sur la nature des menaces.
La région de Tina, contrôlée par l’armée soudanaise, se trouve à la frontière avec le Tchad, à environ 400 kilomètres au nord-ouest d’El-Fashir, capitale du Nord-Darfour. Nos sources rappellent que des craintes d’une offensive des Forces de soutien rapide (FSR) sur Tina, qui accueille de nombreux déplacés, avaient déjà été exprimées en septembre dernier.
Ce nouvel exode intervient dans le sillage de la prise d’El-Fashir par les FSR en octobre 2025. Des organisations locales et internationales ont accusé les FSR d’y avoir commis des exactions à grande échelle contre les civils. Mercredi, le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, a reconnu des « dépassements » de ses troupes dans cette ville, annonçant la mise en place de comités d’enquête.
À ce jour, les FSR contrôlent les cinq États de la région du Darfour. Le conflit, qui a éclaté en avril 2023, a provoqué une crise humanitaire de grande ampleur avec plus de 15 millions de personnes déplacées et a suscité de vives réactions internationales, le Canada s’étant notamment dit « horrifié » par les événements survenus à El-Fashir.

 
