Sierra Leone : La montée des tensions avant l’anniversaire d’une élection controversée

Sierra Leone : La montée des tensions avant l’anniversaire d’une élection controversée

La police et une partie de l’armée à Freetown ont renforcé leurs patrouilles à mesure que l’anniversaire de l’élection présidentielle de l’année dernière approche. Des tensions accrues sont observées en Sierra Leone, particulièrement en raison des contestations continues du parti d’opposition All People’s Congress (APC). Les rues des principales villes, notamment dans la capitale, se vident en anticipation de possibles troubles.

Des partisans de l’APC ont récemment exprimé leur frustration de manière véhémente, exigeant « du sang et de la sueur » avant la publication d’un rapport final sur les allégations d’irrégularités liées aux élections du 24 juin 2023, au cours desquelles le président Julius Maada Bio a été réélu. Le gouvernement, dirigé par le People’s Party (SLPP), craint des manifestations violentes de la part des partisans du leader de l’opposition, Samura Kamara, dans les jours prochains, quel que soit le contenu du rapport.

Un comité tripartite chargé de l’examen des systèmes électoraux doit bientôt rendre ses conclusions, ce qui risque d’amplifier les tensions dans un pays déjà fragilisé par des années de troubles politiques. En 2022, le pays a été le théâtre des pires manifestations depuis la fin de la guerre civile, il y a vingt ans, avec des dizaines de morts lors des répressions policières motivées par une économie défaillante et une colère publique suscitée par le chômage et le coût de la vie.

Pour anticiper des émeutes, les forces de sécurité ont été mises en état d’alerte renforcée et les habitants de Freetown ont été exhortés à rester calmes. Pendant ce temps, les souvenirs des violentes répressions de 2022, ainsi qu’un contexte de tentatives de coups d’État contre le président Bio, continuent de peser lourdement sur la scène politique du pays.

L’ancien président Ernest Bai Koroma, accusé par l’actuel gouvernement d’avoir orchestré les troubles électoraux de novembre dernier, a nié ces accusations et vit en exil au Nigeria depuis janvier. En réaction aux récentes escalades, il est redouté que les éventuelles manifestations organisées par l’opposition ne mènent à des affrontements violents avec les forces anti-émeutes.

Des sources de sécurité indiquent que si la situation s’aggrave, un couvre-feu temporaire pourrait être imposé afin de contenir les violences et éviter des batailles rangées avec les manifestants.

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