Invité sur le plateau de l’émission Point de Vue de la RTS ce dimanche 19 octobre 2025, Me Massokhna Kane a procédé à une analyse détaillée de la situation de la Société nationale d’électricité (Senelec). Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, l’avocat a abordé la gouvernance de l’entreprise, sa politique tarifaire et les orientations stratégiques du secteur au Sénégal, dans un contexte marqué par des critiques persistantes malgré des résultats financiers positifs.
La question de la cherté de l’électricité demeure une préoccupation centrale pour les ménages et les entreprises sénégalaises. D’après Me Massokhna Kane, bien que la Senelec communique sur une capacité de production excédentaire, les consommateurs constatent une hausse continue de leurs factures. Il a souligné que des spécialistes évoquent des irrégularités dans le système de comptage comme l’une des causes de cette situation, la fiabilité des compteurs étant parfois mise en doute. Si la Senelec affirme officiellement qu’aucune augmentation tarifaire n’a eu lieu depuis 2023, deux réajustements ont pourtant été effectués cette année-là. Cette situation alimente un sentiment de malaise, qui s’est notamment manifesté par une marche citoyenne contre la cherté du courant « Woyofal », tenue à Dakar le 17 octobre dernier.
Sur le plan financier, la Senelec a enregistré un bénéfice net de 39 milliards de francs CFA en 2024. Une performance qui, selon l’analyse de Me Kane, soulève des interrogations sur la cohérence entre la mission de service public de l’entreprise et une logique de rentabilité. Parallèlement, le recours à un navire turc pour la production d’électricité, dont le coût annuel est estimé entre 30 et 50 milliards de francs CFA, est un autre point de controverse. Cette dépense pèse lourdement alors que l’État continue de subventionner le secteur. Ces aides représentent une charge budgétaire considérable, dans un contexte où la situation budgétaire du Sénégal fait l’objet d’une surveillance accrue, comme l’a montré la récente dégradation de sa note par l’agence Moody’s.
La restructuration de la société, engagée il y a plus de dix ans, peine à se concrétiser. Le Code de l’électricité, adopté en 2021, prévoyait une séparation des activités de production, de transport et de distribution dans un délai de trois ans. Quatre ans plus tard, cette réforme structurelle n’est toujours pas achevée. À cela s’ajoute le problème de la fraude, qui représenterait un manque à gagner de près de 25 milliards de francs CFA par an pour l’entreprise, un chiffre cependant difficile à vérifier de manière indépendante.
Selon Me Massokhna Kane, la Senelec est confrontée à une triple exigence : assurer sa rentabilité, accomplir sa mission sociale et finaliser sa transformation. Il a estimé qu’une restructuration effective, accompagnée d’une transparence accrue et d’une maîtrise des coûts, serait indispensable pour restaurer la confiance des usagers et garantir un accès durable et équitable à l’électricité.
Ce qu’elle a fait en 2023 pour augmenter les factures était de changer les tranches de facturation. Elle te faisait passer de la tranche1 à 3 domestique ainsi tu perhaps environ 30% de ce que tu obtenais en kw.