Un projet d’envergure, baptisé « Ville verte », est en cours de développement sur le site du Lac Rose par le promoteur Casa Orazcom. Les contours de ce nouveau quartier, qui ambitionne de concilier urbanisation et préservation de l’environnement, ont été présentés ce jeudi. Estimée à 761 milliards de francs CFA, l’opération soulève cependant des interrogations sur le volet foncier et les risques pour l’écosystème local.
Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, le projet s’inscrit dans le cadre du pôle urbain du Lac Rose et est bâti sur un titre foncier public. Abdoul Wahab Kane, directeur de Casa Orazcom Sénégal, a précisé que l’objectif était de « créer une ville nouvelle sur les berges du Lac Rose et de l’océan Atlantique ». Le programme s’étend sur une superficie de 216 hectares et prévoit la construction de 7 500 à 10 000 logements. Les promoteurs mettent en avant la conservation de 90 hectares de forêt, une orientation définie en collaboration avec le ministère de l’Environnement pour répondre à la pression foncière, d’après Anta Seck, responsable environnementale du programme.
Plusieurs aménagements sont prévus pour limiter l’impact écologique. Des bassins de rétention seront créés pour canaliser les eaux de pluie et une station d’assainissement assurera le traitement des eaux usées, qui seront réutilisées pour l’irrigation des espaces verts. Une voie d’accès a par ailleurs été aménagée depuis Thiaroye-sur-Mer pour désenclaver le site durant les travaux. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique de modernisation des infrastructures dans le département, à l’image des chantiers lancés par la municipalité de Rufisque pour améliorer la voirie et l’assainissement.
La question foncière demeure un point sensible. Bien que la zone centrale du projet soit décrite comme initialement inoccupée, Casa Orazcom reconnaît la présence d’installations informelles et de parcelles agricoles en périphérie. Une commission impliquant la préfecture de Rufisque a procédé au recensement des constructions et aménagements existants. Des baux auraient été annulés par décret présidentiel, mais les modalités d’indemnisation et de libération des terrains par les familles concernées restent floues, alimentant des inquiétudes. À ce jour, aucun calendrier global pour la réalisation du projet n’a été communiqué.
