La Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE) a exposé les principes guidant la fixation des tarifs de l’électricité au Sénégal. Lors d’un atelier de formation destiné aux journalistes, Elhadji Diakhaté, Directeur de la régulation économique, a détaillé la recherche d’un équilibre entre la viabilité financière du secteur et la protection des consommateurs vulnérables, comme le rapporte Sud Quotidien.
Selon nos informations, la politique tarifaire sénégalaise s’articule autour d’un triple objectif : garantir la pérennité financière du système, assurer l’équité sociale et promouvoir une consommation énergétique rationnelle. M. Diakhaté a souligné que le recouvrement intégral des coûts, incluant les dépenses d’exploitation, les investissements et le service de la dette, est une condition non négociable. « Sans cette assise financière solide, ni l’extension du réseau ni la fiabilité de l’approvisionnement ne peuvent être garanties », a-t-il précisé.
Quatre principes fondamentaux sous-tendent cette démarche. Le premier est la justice tarifaire, qui implique un traitement identique pour des usagers comparables (équité horizontale) et une prise en compte des capacités de paiement de chacun (équité verticale). Le deuxième est l’efficacité énergétique, visant à aligner la consommation sur les coûts réels. Viennent ensuite la viabilité économique du secteur, essentielle pour sa pérennité et la transition énergétique, et enfin la simplicité, pour que les structures tarifaires soient compréhensibles et acceptées par les usagers.
La question de l’équité sociale représente un défi majeur. Pour protéger les ménages les plus modestes, plusieurs outils sont déployés, notamment les subventions ciblées, les tarifs de sauvetage assurant un accès minimal à l’électricité, et des tarifs à blocs progressifs pour décourager la surconsommation. Cependant, des difficultés persistent, comme l’identification précise des bénéficiaires et le risque de distorsions économiques induites par les subventions croisées.
La structure d’une facture d’électricité a également été décortiquée. Elle se compose de charges fixes pour les infrastructures, de frais variables liés à la consommation et de frais de capacité basés sur la puissance souscrite. À cela s’ajoutent des mécanismes comme les tarifs différenciés selon les heures de pointe ou creuses. Concernant les subventions, M. Diakhaté a insisté sur la nécessité de les manier avec prudence pour éviter le gaspillage et un ciblage imprécis, préconisant une révision régulière des dispositifs.
Cette régulation intervient dans un contexte sénégalais marqué par une forte croissance de la demande, des besoins massifs en investissements dans les énergies renouvelables et une pression sociale pour des tarifs accessibles. La résolution de cette équation complexe, selon la CRSE, passe par un dialogue concerté entre les régulateurs, les opérateurs, les pouvoirs publics et les associations de consommateurs pour définir le « juste prix » de l’énergie.
