La Journée mondiale des sages-femmes a été célébrée ce week-end dans la région de Ziguinchor, avec pour épicentre le district sanitaire de Thionkessyl. Organisé en différé de la date officielle du 5 mai, l’événement a rassemblé les professionnelles de la santé, les autorités sanitaires et locales, offrant une tribune pour mettre en lumière le rôle essentiel des sages-femmes tout en exposant les difficultés de leur quotidien.
Au cœur des préoccupations, l’amélioration des conditions de travail a été le principal plaidoyer. Mariama Ba, présidente de l’association régionale des sages-femmes de Ziguinchor, a relayé la voix de ses consœurs. Selon les informations rapportées par Emedia, elle a souligné les obstacles rencontrés dans les postes de santé périphériques, citant notamment les difficultés d’accès, le manque d’électricité et une insuffisance d’équipements. « Nous lançons un message aux autorités pour qu’elles aident les sages-femmes à être dans de bonnes conditions », a-t-elle déclaré, insistant sur l’importance de leur mission, particulièrement dans les situations d’urgence, thème de l’édition de cette année.
Présent à la cérémonie, le Dr Abdel Kader Sarr, médecin-chef du district de Thionkessyl, a salué l’engagement de ces professionnelles qu’il a qualifiées d’« héroïnes méconnues ». Il a reconnu la persistance de certaines difficultés sur le terrain, malgré les efforts de l’État pour moderniser les plateaux techniques et renforcer les ressources humaines. Ce plaidoyer pour de meilleures conditions s’inscrit dans un contexte où le personnel de santé de la région a déjà exprimé ses préoccupations, notamment lorsque des syndicats avaient contesté un décret jugé discriminatoire.
Ansoumana Papis Diémé, maire de la commune de Mlomp et parrain de l’événement, a également rendu un hommage appuyé à la profession. Il a rappelé que les sages-femmes œuvrent sans relâche tout au long de l’année et a affirmé l’engagement des collectivités locales à les accompagner. Pour le maire, cet appui est un devoir, car « s’il y a aujourd’hui un président de la République, un maire, un médecin, un infirmier ou une sage-femme, c’est parce qu’ils sont passés entre les mains de ces sages-femmes ». Son soutien s’est matérialisé par une enveloppe de 500 000 FCFA remise à l’association. Le rôle de ces actrices de la santé est d’autant plus central que la région fait face à des défis spécifiques, comme en témoigne l’augmentation des cas de grossesses en milieu scolaire, qui accentue la pression sur les services de santé maternelle.
