Sénégal – Décret jugé discriminatoire à Ziguinchor : « Une rupture de dignité », And Gueusseum annonce un plan d’action

À Ziguinchor, la section régionale de l’intersyndicale des travailleurs de la santé, And Gueusseum, a annoncé une série d’actions pour contester le décret n°2025-670 du 29 avril 2025. Les syndicalistes estiment que ce texte, qui régit les organes des entités du secteur parapublic, instaure une exclusion du personnel paramédical des conseils d’administration des hôpitaux.

Selon nos informations, la coordination régionale, réunie dans le cadre de son cinquième plan d’action, dénonce une mesure jugée discriminatoire. Le coordinateur, Ousmane Mbaye, a précisé que le décret réserve l’éligibilité des représentants du personnel aux seuls agents de la hiérarchie A. Cette disposition écarte de fait la majorité des travailleurs, incluant les infirmiers, les sages-femmes et les techniciens, de leur droit à la représentation. « Ce décret est non seulement discriminatoire, mais il constitue une rupture de dignité », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par Emedia.

Pour le syndicat, la représentation du personnel au sein des instances de décision ne devrait pas être conditionnée par un grade ou un diplôme. « Dans un hôpital, c’est l’esprit d’équipe qui prime », a ajouté Ousmane Mbaye. Il a également souligné une incohérence dans le texte, qui n’impose aucune condition de hiérarchie pour le président du conseil d’administration, nommé par décret présidentiel. Des rencontres ont déjà eu lieu avec les directeurs de l’hôpital de la Paix et de l’hôpital régional de Ziguinchor pour exposer ces préoccupations.

Face à cette situation, And Gueusseum a établi un plan d’action. Un sit-in est prévu le 21 janvier prochain. Cette première étape pourrait être suivie d’une grève de 48 à 72 heures si les revendications du syndicat ne sont pas prises en compte. L’organisation a prévenu qu’elle resterait mobilisée jusqu’à la révision ou la suspension du décret.

Par ailleurs, la coordination régionale s’est félicitée du rejet du pacte de stabilité sociale proposé par le gouvernement. Ousmane Mbaye a indiqué que ce pacte, qui prévoyait une trêve sociale de trois ans, était perçu comme un obstacle à la défense des droits des travailleurs. « Nous n’avons pas été conviés à sa signature, et même si nous l’avions été, nous ne l’aurions pas accepté. Avant de parler de stabilité, l’État doit d’abord honorer ses engagements envers les travailleurs », a-t-il conclu.

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