Passation des marchés : Le rapport explosif qui secoue la Caisse des Dépôts et Consignations

Longtemps perçue comme une institution solide et exemplaire, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) est aujourd’hui au cœur d’un scandale retentissant. Selon le journal Les Échos, parcouru par Senego, un rapport de l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP), réalisé par le cabinet Business System Consulting Group (BSC), met en lumière de graves irrégularités dans la gestion des marchés publics de l’institution pour l’exercice 2023.

Le document, dirigé par Ibra Guèye, chef de mission, décrit un système parallèle où la CDC aurait substitué au Code des marchés publics un manuel interne, adopté en novembre 2017. Problème : deux versions du même document coexistent, avec des règles contradictoires et des ajouts manuscrits non datés, laissant penser à des modifications opportunistes au fil du temps. C’est pourtant ce manuel, et non la réglementation officielle, qui a servi de référence pour des dépenses de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA.

Le projet des Mamelles, symbole des dérives

Parmi les cas les plus emblématiques figure le projet immobilier des Mamelles, un chantier colossal confié à Sertem pour un montant initial de 103,8 milliards F CFA TTC. Dès le départ, les auditeurs constatent des anomalies flagrantes : une lettre de commande de près de 30 milliards F CFA a été délivrée avant même la signature du contrat.

Les avenants qui ont suivi montrent une inflation spectaculaire des coûts.

Le premier ajoute plus de 6,3 milliards F CFA pour des travaux déjà prévus dans le contrat initial.

Le deuxième porte sur près de 4 milliards F CFA supplémentaires.

Un troisième avenant de 214 millions F CFA couvre un plan environnemental pourtant inclus dans l’offre de départ.

Le quatrième révèle un épisode de détournement de recettes, ayant conduit la Banque of Africa (BOA) à suspendre ses décaissements.

Enfin, le cinquième avenant, signé en 2023, introduit une révision rétroactive des prix de 1,9 milliard F CFA, alors que le contrat était forfaitaire et donc non révisable.

Au final, un marché censé être rigoureusement encadré est devenu une succession d’ajustements financiers au gré des besoins internes.

Conflits d’intérêts et collusions

Le rapport évoque également de nombreux conflits d’intérêts. La Compagnie d’Aménagement et de Construction (CAC), filiale de la CDC, aurait cumulé les fonctions de maître d’œuvre et d’assistant à la maîtrise d’ouvrage, deux rôles incompatibles selon les règles de gouvernance.

De même, la mission de contrôle technique, confiée à Archi Art Concept pour 502 millions F CFA, a fait l’objet d’un avenant de 301 millions F CFA en décembre 2023, alors que le contrat était déjà échu depuis plus d’un an.

D’autres marchés de moindre ampleur révèlent des procédures biaisées :

Pour la remise à plat de la comptabilité (30 millions F CFA), c’est le prestataire HLB Sénégal qui aurait lui-même proposé les concurrents à consulter.

Sur le plan stratégique (59 millions F CFA), des écarts inexplicables de notation et des attestations douteuses ont été relevés.

Dans plusieurs dossiers, les entreprises présentées comme concurrentes partagent en réalité le même gérant, la même adresse ou le même numéro de téléphone, simulant une fausse concurrence.

Un modèle de gestion à revoir

Les auditeurs pointent enfin des dépenses répétitives et mal justifiées, notamment dans la rénovation du siège de la CDC : un chantier passé de 109 millions à plus de 577 millions F CFA TTC à travers trois avenants successifs. Des doublons, lignes identiques et ajouts successifs témoignent d’un manque de rigueur et de transparence dans la conduite des marchés.

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19 commentaires

  1. Kulunas soulevez vous avant que tout se sachent.

    Qui avait refusé de donner la quittance de Sonko?

    Pourquoi diantre l’ancien Dg a voulu prendre la poudre d’escampette??

    Ne lachez rien kulunas, dénigrer vite ce pouvoir avant qu’ils ne deroulent.


  2. Et voilà le régime pastéfien où il nous mène, il faut limoger fallilou keita et l’envoyer en prison, il est épinglé.


  3. dite a ousmane de repondre a madiambal sur le dossier de haute securite qui est sur la table du president diomaye faye ce document si ca sort ce dossier le mettra en prison toute sa vie


  4. Je comprends maintenant pourquoi Macky et sa bande s’étaient jurés de ne pas quitter le pouvoir au profit de Sonko, au point de faire des massacres.

    Mais c’est de véritables criminels financiers, ces « deumm » là, et ils se permettent de tympaniser les honnêtes citoyens.

    L’etat doit être ferme et sans pitié face à ces délinquants financier qui ont envoyé le Sénégal dans le gouffre où il se trouve aujoud’hui

    Tous le Sénégal doit se mettre derrière l’Etat pour que justice soit faite.


  5. Rien ne prouve de la véracité de ces rapports en ces temps qui courent: un cruel esprit de vengeance et de salissures habitent les gérants actuels de ce pays.


  6. Mdrrrrrrrr on a compris ce que vous essayez de faire. Essayez de noyer l’œuf. Ça ne passera pas. Sortez les rapports cachés bande de gougniafier


  7. Pourquoi le rapport s’arrête à 2023? Nous sommes en 2025. La politisation à outrance de toute chose n’est pas la bonne méthode pour masquer l’échec économique de ce régime. La révélation sur la place publique des scandales nourrit les débats mais pas les ventres. Les fautifs peuvent et doivent être sanctionnés sans que les décibels à critiques ne soient invités à déverser leurs biles sur les réseaux sociaux.


    Le Vrai.


    • Le vrai, vous êtes vraiment nul

      On ne fait pas de rapport pour 6 mois

      Si vous devez inclure 2024et encore moins 3025 qui n’est pas encore fini, vous serez obligé de faire un rapport pour la moitié de l’année 2024.je vous rappelle que les nouvelles sont arrivées en avril 2024.

      De toute façon, ils seront audités au plus tard en 2026

      Alors wait and see


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