Dans un contexte de fortes attentes populaires, l’analyse de Cheikh Ibrahima Diallo, Secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD), jette un pavé dans la mare. Son constat, aussi sévère que lucide, interpelle la nouvelle équipe au pouvoir : « Dans l’héritage se signalent les vrais héritiers et ceux qui ont l’intention de ruiner le patrimoine. Le Sénégal traverse une période difficile qui risque de coûter cher à la nation qui rêvait de se séparer de toutes les difficultés de la vie, alors que ça risque de chavirer. »
Cette métaphore maritime, évoquant un bateau en train de « chavirer », résume l’inquiétude qui gagne du terrain. Alors que le Président Bassirou Diomaye Faye a été porté au pouvoir par une vague d’espoir, promettant la rupture et la souveraineté économique, les réalités semblent déjà rattraper les ambitions. Pour M. Diallo, la période de grâce est terminée et le temps des choix décisifs est arrivé.
Les difficultés économiques que traverse le Sénégal constituent le cœur de cette mise en garde. L’inflation, particulièrement sur les produits de première nécessité, continue de rogner le pouvoir d’achat des ménages. La jeunesse, principale actrice du changement électoral, reste en quête d’emplois stables, tandis que le secteur informel, vital pour l’économie, lutte pour sa survie. La gestion des finances publiques, dans un contexte de dette importante et de recherche d’investissements, représente un autre défi de taille.
« La nation rêvait de se séparer de toutes les difficultés », rappelle le secrétaire général du PJD. Cet espoir légitime est aujourd’hui teinté d’anxiété. La crainte est de voir le patrimoine national, bâti de haute lutte, se dilapider par des décisions précipitées ou un manque de vision claire. La transition promise est semée d’embûches, et la marge de manœuvre du gouvernement est étroitement surveillée.
L’avertissement de Cheikh Ibrahima Diallo ne sonne pas comme une simple opposition politicienne, mais comme un rappel à la responsabilité. Il appelle à une gouvernance éclairée, capable de distinguer les « vrais héritiers » soucieux de préserver la nation, de ceux qui, inconsciemment ou non, mèneraient le pays vers le naufrage. Le Sénégal est à un carrefour, et les actions présentes détermineront si le navire retrouvera son cap ou s’il continuera à chavirer dans les eaux troubles de la crise.