Une centrale de production d’électricité renouvelable a été mise en service à Thilène, dans le département de Dagana. Installée sur le site de la PME DB Foods, cette unité valorise la balle de riz pour répondre aux défis énergétiques de la filière rizicole locale. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet BioStar, financé par l’Union européenne et l’Agence Française de Développement (AFD).
L’équipement, dont la technologie a été présentée ce lundi 24 novembre, vise à renforcer l’autonomie des unités de transformation agroalimentaires, souvent confrontées aux difficultés d’approvisionnement en énergie. Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, le projet BioStar a pour objectif de promouvoir les bioénergies en Afrique de l’Ouest. « Nous travaillons avec une vingtaine de PME pilotes (…) L’objectif est de démontrer l’efficacité de ces solutions sur le terrain », a expliqué Joël Blin, chercheur au CIRAD et coordonnateur du projet.
La technologie de gazéification, importée du Cambodge, transforme les résidus du décorticage du riz en électricité. « Il s’agit de substituer une électricité issue du réseau de Senelec, produite majoritairement par des centrales thermiques, par une électricité issue de la biomasse », a précisé M. Blin. Le procédé génère également du biochar, un sous-produit qui améliore la qualité et la rétention d’eau des sols agricoles.
Pour la PME DB Foods, cette centrale représente une avancée significative. Selon son directeur général, Momar Bâ, l’installation permettra de réduire la facture énergétique de l’usine. « Cette centrale biomasse développe une puissance nette de 85 kW, permettant de couvrir les besoins électriques d’une ligne de transformation de riz paddy d’une capacité de deux tonnes par heure », a-t-il affirmé. À terme, l’entreprise envisage d’injecter l’électricité excédentaire dans le réseau national.
Cette innovation technologique intervient dans un contexte où les autorités sénégalaises multiplient les initiatives pour soutenir la production nationale. Récemment, des mesures ont été prises pour structurer la commercialisation du riz sénégalais, notamment par la fixation du prix ex-usine à 350 F CFA le kilo et la restriction des importations afin d’encourager la consommation locale.
