Royaume-Uni : L’impact des cartes du monde sur la perception des continents discuté

Royaume-Uni : L’impact des cartes du monde sur la perception des continents discuté

Le professeur Donald Houston, de l’université de Birmingham, au Royaume-Uni, soutient que les cartes mondiales basées sur différentes projections, comme celles de Mercator et de Peters, ont influencé la perception publique des pays et continents plus ou moins importants au fil des ans.

La « projection de Mercator », développée par le cartographe Gerardus Mercator au XVIe siècle, est la carte la plus couramment utilisée dans les écoles, médias et programmes télévisés. Cette carte, qui privilégie la forme des continents, réduit considérablement la taille apparente des terres à l’équateur comparée à celles proches des pôles. En conséquence, des nations comme les États-Unis et la Russie paraissent plus grandes qu’elles ne le sont réellement, alimentant des débats politiques.

Houston explique que cette projection montrerait le Groenland comme plus vaste que l’Afrique, malgré l’écart réel colossal entre les deux, avec l’Afrique étant 14 fois plus grande. Cela contribue à la croyance que les nations visibles au centre sont d’une importance accrue.

Le professeur souligne que la carte de Mercator persiste, car la société y est habituée. Il affirme que « la carte du monde que nous voyons dans la plupart des écoles et des médias est trompeuse et politiquement controversée », car elle minimise visuellement les pays tropicaux et du sud comparé aux nations du nord.

Pour remédier à ces déformations, d’autres projections comme celle de Peters ont été dessinées pour mettre l’accent sur le rapport de taille plutôt que sur la forme. Utilisé par des organisations comme les Nations unies, le modèle de Peters exagère souvent les formes en raison de sa méthode de proportionnalité.

Houston affirme que « les discussions autour du placement centré de l’Europe sur les cartes accentuent son importance supposée, même si d’autres projets pourraient recentrer la carte sur d’autres régions ». Il insiste sur le fait qu’il n’y a aucune justification scientifique à l’organisation conventionnelle des cartes, qui pourrait tout aussi bien placer le pôle nord en bas ou les pays du sud au centre.

Une carte créée par le géographe Muhammad al-Idrisi en 1154 illustre parfaitement cette idée en mettant le sud en haut, accordant ainsi une grande importance à la péninsule arabique. De son côté, la première carte chinoise « Kunyu Wanguo Quantu », conçue par Matteo Ricci, place la Chine au centre, reflétant « la réalité et les attentes » de son époque.

Selon Houston, «à l’exception de la carte sphérique, aucune carte ne représente fidèlement l’apparence réelle de la Terre». Il pose que la diffusion des cartes de Mercator pourrait s’appuyer sur des points de vue colonialistes.

Il s’interroge également sur les motivations de Donald Trump à acheter le Groenland, qualifiant l’île de « géante ». Houston espère que Trump ne sera pas surpris de découvrir que la taille de l’île est en fait inférieure à ce qu’elle semble être sur les cartes de Mercator, et qu’il partage plutôt cet intérêt pour des raisons géopolitiques et économiques telles que les ressources minérales.

Cette analyse est relayée grâce à une traduction réalisée par Tuncay Çakmak depuis les informations du site d’Anadolu.

1 COMMENTAIRES
  • lamine Diop

    Il fallait aller plus loin en proposant une carte plus réalistique.
    Il est clair que l’Europe s’est taillé la part belle.
    Si la carte du monde est revisitée, l’Afrique va supplanter le reste du monde.

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