Le livre de Seydina Alioune Ndiaye intitulé « L’angle mort économique ou comment la négligence du rail plombe le développement du Sénégal » met en lumière une problématique cruciale pour le développement économique du Sénégal : la négligence et le déclin du réseau ferroviaire.
En 1960, au moment de l’indépendance, le Sénégal disposait d’un réseau ferroviaire étendu et performant, comprenant :
936 kilomètres de voies ferrées
15 locomotives
150 wagons
25 gares et haltes
Ce réseau ferroviaire était un modèle envié à travers le continent africain, facilitant le transport de marchandises et de passagers, et jouant un rôle central dans l’économie du pays.
Au fil des décennies, le réseau ferroviaire sénégalais a connu un déclin significatif en raison de plusieurs facteurs :
Manque d’Investissements : L’insuffisance des investissements publics et privés pour l’entretien et la modernisation des infrastructures ferroviaires.
Gestion Inefficace : Une gestion inefficace et souvent corrompue des ressources allouées au secteur ferroviaire.
Concurrence du Transport Routier : La montée en puissance du transport routier, souvent perçu comme plus flexible et adapté aux besoins immédiats, a détourné des ressources et des priorités du rail.
La négligence du réseau ferroviaire a eu des répercussions négatives sur l’économie sénégalaise :
Augmentation des Coûts Logistiques : Le transport routier, bien qu’utile, est généralement plus coûteux et moins efficace pour le transport de grandes quantités de marchandises sur de longues distances.
Usure des Infrastructures Routières : La dépendance accrue sur les routes pour le transport lourd accélère leur dégradation, entraînant des coûts de maintenance élevés pour l’État.
Réduction de la Compétitivité : Les entreprises locales perdent en compétitivité en raison de coûts logistiques plus élevés et de délais de transport prolongés.
Appel à l’Action
Pour remédier à cette situation, Seydina Alioune Ndiaye propose plusieurs mesures :
Réinvestissement dans le Rail : Réorienter les investissements vers la réhabilitation et la modernisation des infrastructures ferroviaires existantes.
Partenariats Public-Privé : Encourager des partenariats entre le secteur public et privé pour mobiliser les ressources nécessaires à la revitalisation du rail.
Planification Intégrée des Transports : Développer une stratégie de transport intégrée qui maximise l’efficacité de l’ensemble des modes de transport disponibles (rail, route, maritime).
Si nous voulons accéder à l’émergence et pourquoi pas au développement, le rétablissement du chemin de fer est et restera un passage obligatoire. Ce n’est que par ce biais que nous nous développerons.
La question fondamentale est le manque de moyens pour investir dans un secteur lourd non rentable financièrement. Voilà une équation à résoudre. Il faut trouver un montage financier attractif. Ce qui est difficile.