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Réparations coloniales : Bamako s’engage dans la bataille historique

Réparations coloniales : Bamako s’engage dans la bataille historique

Alors que les revendications pour les réparations coloniales prennent de l’ampleur à travers le continent africain, le Mali a récemment été le théâtre d’un débat majeur sur cette question brûlante.

Organisé à Bamako et diffusé sur Africable Télévision, cet événement a rassemblé plusieurs figures engagées de la scène intellectuelle et politique malienne. À l’instar d’autres pays comme le Sénégal, où des débats similaires ont abouti à la demande symbolique de 50 000 milliards d’euros de réparations, le Mali renforce son engagement dans la lutte pour la restitution et la justice historique.

Le débat malien a réuni des personnalités influentes telles que Issa Cissé, blogueur et chercheur reconnu sur les questions politiques et sociales, Daoudé Namane Tekete, écrivain et journaliste, ainsi que Ousseynou Ouattara, député du Parlement. Tous ont insisté sur l’urgence d’agir pour obtenir des réparations de la part des anciens colonisateurs. Issa Cissé a lancé un appel vibrant à la société civile de l’Alliance des États du Sahel (AES), l’invitant à ne plus rester spectatrice: « Si les autorités officielles sont limitées à la diplomatie, la société civile peut aller plus loin: organiser des réunions, publier des communiqués, mener des campagnes de sensibilisation et exercer une pression constante jusqu’à la saisie du dossier par les Nations Unies. » Pour lui, cette lutte est « noble et légitime  » et l’AES, aux côtés d’autres pays africains, « doit devenir une force motrice » dans la bataille pour les réparations.

Dans une même dynamique, le député Ousseynou Ouattara a souligné la nécessité de fonder une structure continentale solide capable de porter les revendications africaines: « Il est temps de se réunir pour créer une organisation unique et forte capable de porter les revendications des peuples africains ». Selon lui, les États africains sont aujourd’hui en position de force pour négocier d’égal à égal avec leurs anciens dominateurs: « Les Africains doivent cesser de se positionner en inférieurs. Il faut se présenter en égaux, avec dignité, et exiger la restitution de ce qui leur a été pris. »

De son côté, Daoudé Namane Tekete a recentré le débat sur la dimension identitaire du combat: « Il faut redécouvrir qui nous étions avant la colonisation, retrouver nos valeurs et bâtir nos revendications sur cette base. »

Il a également évoqué les crimes de guerre de Paris, que cette dernière préfère taire. Tekete a rappelé l’exécution de soldats africains qui réclamaient leurs droits après la Seconde Guerre mondiale: Pendant les deux guerres mondiales, la France a mobilisé 80 000 Africains pour combattre. Ceux qui ont réclamé leurs droits après la guerre ont été fusillés le 1er décembre 1944″, a conclu Tekete en rappelant la richesse immense de l’Afrique, qui justifie pleinement sa capacité à exiger des réparations: Notre continent est très riche; selon les statistiques, 70% des matières premières se trouvent en Afrique. »

Ce n’est pas la première fois que cette thématique soulève les consciences en Afrique de l’Ouest. À Dakar, des débats similaires ont vu le jour, avec des intervenants réclamant le retour de 50 000 milliards d’euros. Cette mobilisation a même été relayée par des artistes locaux qui ont immortalisé la revendication sur un immense graffiti coloré, en plein cœur de la capitale sénégalaise, comme un cri visuel pour la justice.

La question des réparations coloniales n’est plus un simple sujet de discussion académique: elle devient un véritable levier politique et social. Les années de domination française ont laissé des blessures profondes au Mali sur les plans économique, psychologique et identitaire. La cicatrisation ne pourra commencer que lorsque la justice sera faite. Les voix qui s’élèvent aujourd’hui appellent à une mobilisation coordonnée entre les autorités publiques et les organisations citoyennes.

Cette synergie pourrait, à terme, ouvrir la voie à un règlement historique, indispensable à l’équilibre économique mondial et à la reconstruction d’un avenir africain digne, autonome et souverain.

Juste Kacou*

4 COMMENTAIRES
  • Le penseur démasqué

    Le peuple malien a une fierté que n’a pas le peuple sénégalais, les Sénégalais sont toujours sous les bâches à chercher des douas, en pensant que chez comme ça qu’ils auront le succès dans leurs vies d’ici bas sans suer du front.

  • Zoube1

    00221786055161

  • Toubab

    La nouvelle razzia islamique ?

    La totalité de l’Espagne et la moitié de la France ( jusqu’à Poitiers ) ont été colonisé de 710 à 1492 par des Arabo-Musulmans. On va vous envoyer la facture…

    La colonisation européenne était une réaction à cette colonisation arabo-islamique.

  • Y7

    50 000 milliards d’Euros c’est la totalité des actifs présents en France.

    Les énergumènes qui lancent ce genre de débat sont les idiots-utiles de ceux qui veulent déclencher des guerres civiles, en Europe, entre
    1) les Gauchistes et les Nationaux-Sionistes
    2) les Musulmans et les Nationaux-Sionistes

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