Quand la médiocrité triomphe de l’excellence : Ramatoulaye Diallo sonne l’alarme sur le glissement des valeurs au Sénégal

Faudrait-il en rire ou en pleurer ?
Les réponses sont multiples et complexes ; à défaut d’en rire ou d’en pleurer nous avons plutôt intérêt à agir, faire une introspection et poser des jalons pour repartir sur de nouvelles bases gage d’une société apaisée.
Le Sénégal grande nation par le seul rayonnement de ces grands hommes et femmes qui ont marqué l’histoire et laisse leur empreinte dans la marche du monde.

Des Hommes qui font la grandeur de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest comparé a beaucoup de pays qui ne tiennent leur renommée que par leur superficie, ressources naturelles ou puissance militaire ; qu’il faut d’ailleurs nuancer car le temps aidant de producteur d’arachide et d’exportateur de produits halieutiques (ressources non moins négligeable) car nous avons rejoint le gotha très restreint et envié des pays gaziers et pétroliers.

Donc en voilà un pays ou le citoyen s’endort rempli d’espoir d’une aube nouvelle et de lendemains enchanteurs. Malheureusement dès le réveil on est saisi de mélancholie pour ne pas dire déprimé a la seule idée du monde extérieur. Un monde d’une réalité ubuesque, peuplés d’hurluberlus chacun jouant des comédies grotesques. Et le plus sidérant il n’y a aucun secteur de la sphère privée ou publique qui échappe à ce cirque.

Les acteurs jouent de si grotesques comédies que les anges au lieu d’en rire en pleurent du haut des cieux.
Nous avons intérêt à agir et agir vite et de façon efficace, faire un ressac de nos êtres, repenser nos comportements, repolicer nos attitudes (interactions relations sociales).

Nous devons faire notre cet adage qui dit : ne jamais faire à l’autre ce que nous n’aimerions pas subir. Mais c’est tout le contraire que l’on observe et expérimente tous les jours dans ce pays. Pays ou une minorité qui se prend pour la grande majorité de la population se croit tout permis parlant et agissant avec une condescendance et un mépris et qui frisent la folie. Quel leurre !!!!!!! Hier n’est pas très lointain à méditer pour ceux-là.
Tant est-il vrai qu’être sérieux n’est pas difficile en soi on est tenté de se référer au dictionnaire pour en voir le sens réel et intrinsèque du mot.

Dans le Larousse le mot sérieux est défini comme suit : Qui prend en considération ce qui mérite de l’être, un homme sérieux, réfléchi.
Etat d’une personne qui ne rit pas, ne manifeste aucune gaîté

Un homme sérieux quelqu’un qui traite les choses avec attention soin et gravité
Manquer de sérieux être fumiste (qui ne réalise pas sa promesse, fantaisiste, irrespectueux, ne respecte pas les rendez-vous, manque de probité morale)
En fait retrouver notre sérieux nous éviterait bien des déboires et moqueries, car être sérieux ça impose du respect, estime et de la considération.

D’un pays pétri de valeurs fondamentales, nous sommes en train de glisser tout doucement vers un pays ou le vice, les dévergondages, les déballages, les calomnies, les diffamations, les délations sont érigés en règle de bonne vie et mœurs. L’affaire Kocc en est une parfaite illustration vu le nombre de vidéos et enregistrements trouvés en sa possession. C’est à croire qu’a la place du bon sens la chose la mieux partagée du monde, ici c’est la dévotion a la concupiscence, la jouissance.

D’un pays de compétences, de grands intellectuels, nous sommes devenus carrément les derniers pour ne pas dire les nullards et risées du continent, tant il est vrai que ce sont nos dirigeants qui promeuvent notre distinction, vous conviendrez que nous avons beaucoup perdu de notre superbe. C’est l’avènement de la médiocrité, de personnes certes diplômées pour certains, souvent avec un cursus académique tarabiscoté de toutes pièces, incultes au pouvoir. Impostures patentes au fil de leur sortie, et une population qui n’y voit que du feu soit par déni de la réalité ou ignorance.

D’un pays au grand potentiel on ne prend que les minables et cela nous ramène à cette assertion de Tidjane Thiam candidat recale pour les élections en Côte d’Ivoire qui disait : pour moi un PAYS RICHE est celui qui a du capital intellectuel. Tout le reste est secondaire. DES MATIERS PREMIERES dans votre SOUS-SOL dont vous ne MAITRISEZ PAS la TECHNOLOGIE NECESSAIRE pour les EXTRAIRE n’ont AUCUNE VALEUR.

D’un pays de Teranga, de bienveillance, sous sommes passe à la catégorie des adeptes des relations « Kleenex » quand il y a une contrepartie derrière on est présent, dès que l’intérêt n’existe plus la relation est jetée sans remords, à la poubelle comme un vulgaire mouchoir de poche. Notre hospitalité et magnanimité légendaires sont entrain de disparaitre de façon irrémédiable.
D’un pays avec un sens élevé de la famille, nous avons troque notre art de vivre en clochardisant nos repas familiaux jusqu’à aller acheter le court-bouillon ( Niouloug) du fameux riz au poisson (Thiebou dieun ) chez les

prétendus traiteurs qui pullulent dans la capitale et bâcler la finition du repas a domicile. Le fameux laax (bouillie de mil) traditionnel diner du dimanche n’est pas épargné aussi, il suffit de voir les grandes dames apprêtées dans leurs plus beaux atours comme si elles allaient à un gala présidentiel, après avoir garé leur berline a dizaines de millions, faire vulgairement la queue pour acheter un seau de laax déjà préparé.

D’un pays de parents consciencieux, nous sommes passe de pays de parent fuyant leur responsabilité préférant déléguer l’éducation de leur progéniture aux multitudes internats à l’enseignement HYBRYDE. Effectivement à l’ère du numérique beaucoup de coutumes et méthodes ont trépassées, même les guerres se font par délégation ou proxy et sont devenues hybrides elles aussi. Et après on s’étonne d’avoir des enfants récalcitrants et sans repères, manipulables au premier coup de vent et succombant a toutes sortes de tentations.

Dans ce pays depuis que le sérieux a pris la tangente, les gens sont plus aptes à donner crédit au mensonge qu’a la vérité ; à glorifier l’abime que la grandeur et tout ceci dans un fanatisme dément.

Depuis que le sérieux nous a fait un pied de nez, tous nos repères sont brouillés, les choses d’importances ne sont plus ; ni traitées avec la solennité qui faut, ni dans les lieux adéquats et dédiés.

Il faudrait que les volatiles cessent de donner la becquée et se mettent à allaiter leur petits pour que l’on prenne enfin conscience de l’ampleur du désastre ? Ne vous trompez pas, moi aussi je ne suis pas en reste a l’instar d’une grande partie de la population je gaspille mon précieux temps à gloser sur la politique, avant c’était la lutte.

Et faute de mieux, là je rêve de gagner au jeu X bet, non plus pour construire la plus grande et belle maison du quartier pour en foutre plein la vue ou amener les parents à la Mecque, mais pour m’évader avec Maram Kaire sur la Lune ou sur quelque autre planète ou je pourrai continuer de rêver.

Ramatoulaye Diallo

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