Le Japonais Yoshinori Ohsumi, qui dit avoir toujours fui les domaines de recherche les plus en vue, vient pourtant de remporter le prix Nobel de médecine.
« Je n’aime pas la compétition. Je m’amuse en faisant ce que les autres ne font pas plutôt que de faire ce que tout le monde veut faire », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse lundi à Tokyo après l’annonce de son prix.
Le Nobel ? Un rêve de petit garçon finalement oublié « C’était mon rêve lorsque j’étais petit garçon mais le Nobel m’était sorti de la tête depuis que j’étais chercheur », a ajouté le 25e Japonais à obtenir le prix Nobel et le quatrième en médecine, selon les médias nippons.
L’homme de 71 ans, visage souriant encadré d’une barbe blanche sans moustache, les yeux éclairés de lunettes à monture invisible, a fait l’essentiel de sa carrière de biologiste à l’Université de Tokyo. Il y a mené des expériences sur le processus de l’autophagie qui ont donné des clés essentielles à la connaissance du vieillissement et de la réponse du corps à la faim et aux infections. Le processus autophagique est impliqué dans plusieurs affections comme le cancer et les maladies neurologiques.
Un sujet d’étude longtemps délaissé
Ce champ de recherche « n’attirait pas beaucoup l’attention par le passé, mais maintenant nous sommes à une époque où il y a un accent plus fort là-dessus », avait-il estimé plus tôt sur la chaîne publique NHK. Il s’est dit « surpris » quand le secrétaire du jury Thomas Perlmann lui a téléphoné. « Lorsque j’ai commencé mes travaux il y a 27 ans, on comptait 20 articles (sur le sujet), il y en a peut-être 5.000 » maintenant, a-t-il dit.
Interrogé plus tard lors de la conférence de presse sur les coupes budgétaires dans le domaine de la recherche fondamentale il s’est déclaré « inquiet ». « C’est amusant de travailler sans savoir où on va. Il est difficile de savoir ce qui peut mener à un résultat. J’espère que la société va se préoccuper patiemment de la recherche fondamentale ».
Né peu avant la fin de la guerre dans la ville de Fukuoka, sur l’île méridionale de Kyushu, où son père enseignait l’ingénierie, il grandit dans un milieu universitaire. Il est le plus jeune d’une fratrie de quatre garçons. S’il dit avoir été « influencé » par son père dans son choix de carrière, il se sent rapidement plus intéressé par les sciences naturelles que les domaines industriels, expliquera-t-il dans une interview accordée en 2012 au Journal of Cell Biology.
Prix Nobel de médecine : Yoshinori Ohsumi, un parcours hors des sentiers battus

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