Les citoyens chiliens se rendent aux urnes ce dimanche pour élire leur nouveau président dans un contexte marqué par de fortes préoccupations liées à l’insécurité et à la migration. Le scrutin s’oriente vers une confrontation entre l’extrême gauche et l’extrême droite, avec la perspective d’un second tour en décembre.
Selon nos informations, bien que huit candidats soient en lice, la course présidentielle se concentre principalement sur un duel. Jeannette Jara, 51 ans, membre du Parti communiste et candidate de la coalition au pouvoir, est créditée d’environ 28 % des intentions de vote d’après un sondage de Radar Electoral. Elle est suivie par José Antonio Kast, fondateur du Parti républicain d’extrême droite, qui recueille près de 20 %. Deux autres figures de la droite, Johannes Kaiser du Parti national libertarien et Evelyn Matthei du parti Chile Vamos, se positionnent respectivement à 15 % et 14 %.
La campagne électorale a été largement dominée par les thèmes de la sécurité et de la migration. D’après une enquête Ipsos citée par l’agence Anadolu, la criminalité et la violence représentent la principale préoccupation pour 63 % des adultes chiliens. Parallèlement, la question de la migration irrégulière a pris une place centrale, la population migrante ayant doublé en sept ans pour atteindre 8,8 % des 20 millions d’habitants du pays, une situation que les candidats de droite associent à la hausse de la criminalité.
Les programmes des principaux candidats reflètent de profondes divergences idéologiques. Jeannette Jara propose une continuité sociale, des réformes économiques et un plan de sécurité prévoyant un investissement de 700 millions de dollars pour les forces de police. En matière de migration, elle prône un recensement biométrique et des programmes d’intégration professionnelle.
À l’opposé, José Antonio Kast fait campagne sur le thème d’une « poigne ferme » pour rétablir l’ordre. Son programme inclut la construction de prisons de très haute sécurité et un durcissement des peines. Concernant l’immigration, il a réitéré sa proposition de creuser une tranchée à la frontière nord et de supprimer les aides sociales pour les migrants en situation irrégulière. Le passé de sa famille, notamment les liens de son père avec le parti nazi et de son frère avec la dictature de Pinochet, reste un sujet de controverse.
Evelyn Matthei, candidate de la droite traditionnelle, met l’accent sur la stabilité et le renforcement des mesures sécuritaires, avec la proposition de recruter 10 000 nouveaux policiers et de créer une Police militaire des frontières. L’ultraconservateur Johannes Kaiser, quant à lui, défend des mesures radicales comme l’expulsion massive d’étrangers, le rétablissement du service militaire obligatoire et de la peine de mort pour certains crimes.
L’instauration du vote obligatoire pourrait entraîner une participation plus élevée que lors des scrutins précédents, ajoutant une part d’incertitude au résultat. En plus de l’élection présidentielle, des élections législatives se déroulent également ce dimanche.
