En Algérie, l’expression ‘marocaïne’ fait référence au cannabis en provenance du Maroc, un sujet sensible souvent abordé par les médias du pays. Le terme illustre les tensions autour de l’accusation récurrente de l’Algérie envers le Maroc, qu’elle considère responsable de l’inondation de son marché par du cannabis à forte concentration en THC. Cette situation a suscité un lexique spécifique pour désigner la drogue en provenance de son voisin.
Le Maroc était déjà sous le feu des critiques en mars 2021, particulièrement lors de l’annonce de la légalisation de son cannabis. Un officier algérien avait alors comparé la nouvelle variété de haschich marocain à des drogues dures telles que la cocaïne ou l’héroïne, soulignant un danger sanitaire significatif. Il a évoqué une augmentation considérable du taux de THC, principal actif du cannabis, passant d’1% dans les années 2010 à plus de 20% en 2020, voire 50% selon une saisie en 2020.
L’inquiétude pour la santé publique a été relayée par l’INCC avec le lieutenant-colonel Yacine Boumrah pointant du doigt les dangers de nouvelles variétés hybrides à haut rendement du cannabis marocain. Le Maroc a été accusé, dans une tribune d’un journal algérien, de jouer un rôle central dans la production et le trafic de cannabis, en protégeant les cultivateurs et en ignorant la production massive.
Les médias algériens témoignent de l’ampleur de la situation avec des caricatures et des récits illustrant les effets délétères de la consommation de ‘marocaïne’. Des accusations allant jusqu’à comparer la figure royale marocaine aux célèbres narcotrafiquants, trahissant le niveau de frustration et de dénonciation du voisinage algérien envers la politique marocaine concernant le cannabis.