Perturbations majeures dans les évaluations du CAMES : un appel urgent à la réforme

Le Comité Technique Spécialisé (CTS) du CAMES, chargé d’évaluer les travaux des enseignants souhaitant passer d’un grade à un autre, a été au cœur d’une polémique récente. Ce comité, composé d’enseignants de divers grades, se réunit chaque année pour examiner les dossiers soumis, avec des représentants désignés par leurs pays respectifs. Nul ne peut être rapporteur d’un dossier de son propre pays.
Classiquement, ces rapports servent à décider de la promotion ou non d’un enseignant, permettant ainsi beaucoup d’entre eux de progresser dans leur carrière universitaire. Cependant, des réformes initiées par le CAMES, présentées comme modernes, incluent des réunions de CTS en ligne, un concours d’agrégation avec le même format, et de nouvelles grilles d’évaluation.
Ces changements ont introduit des défaillances significatives, observées et signalées dès 2023, mais restées sans écho auprès du CAMES. Le CCG (Comité consultatif général) a récemment, par ses décisions, provoqué une crise profonde. Sur la base des rapports, plusieurs candidats ont vu leurs dossiers rejetés pour manque de pertinence scientifique, une évaluation conduite par un CCG sans aucun juriste en son sein, ayant une interprétation distincte de la grille d’évaluation.
Face à cette situation, le CTS a maintenu ses décisions antérieures, jugeant les dossiers soumis comme non agréables en l’état. Cependant, le CCG a décidé, contre l’avis du CTS, d’inscrire certains candidats ajournés, déclenchant une vague de démissions parmi les membres du CTS, qui estiment leur rôle devenu inutile.
Professeur Isaac Yankhoba Ndiaye, ancien vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal, a réitéré ses conclusions d’il y a deux ans, appelant à un audit technique et financier du CAMES. Si cette dernière décision persiste, il préconise une réévaluation du mode d’évaluation des enseignants, à l’instar de ce qui se fait au Bénin. Il exhorte les autorités à examiner de près les événements au CAMES, pour préserver la crédibilité scientifique et éviter la dilution des standards sous couvert de « diplomatie scientifique ».