Les offensives menées par Israël sur la bande de Gaza depuis octobre 2023 ont engendré une crise environnementale majeure, qui s’ajoute au drame humanitaire. Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu et corroborées par diverses études, les infrastructures vitales, les ressources en eau et l’écosystème de la région subissent des dommages considérables.
Les destructions matérielles sont massives. D’après une analyse du Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT), près de 83 % des bâtiments de la ville de Gaza ont été touchés en septembre 2025, avec plus de 41 000 structures endommagées ou détruites. Un rapport plus global de l’ONU faisait état de plus de 198 000 bâtiments touchés dans l’ensemble de l’enclave. La dégradation ne se limite pas aux constructions : les espaces verts ont été sévèrement atteints, avec une estimation de 80 % des arbres de Gaza détruits. Cette situation met en péril la biodiversité locale, notamment 29 espèces de reptiles dont l’habitat est menacé.
Les ressources hydriques ont atteint un seuil critique. Selon une étude de l’Institut de recherche environnementale d’Arava, l’efficacité des ressources en eau est passée de 60 % à seulement 25 %. La consommation quotidienne par habitant est tombée à 8,4 litres, bien en deçà du minimum d’urgence de 15 litres fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En juillet 2025, plus de 75 % des puits de la bande de Gaza étaient endommagés ou inaccessibles. Parallèlement, les infrastructures d’assainissement se sont effondrées. Les stations d’épuration ont cessé de fonctionner, entraînant des accumulations d’eaux stagnantes et de déchets solides dans 46 % et 42 % des foyers respectivement. La gestion des déchets médicaux est également devenue un problème de santé publique majeur, avec seulement 4 à 6 % des 25 tonnes mensuelles collectées et traitées.
Le secteur agricole, pilier de la sécurité alimentaire locale, a été dévasté. L’UNOSAT a estimé qu’environ 80 % des terres agricoles de Gaza étaient endommagées ou détruites en mars 2025. Cette destruction a un impact direct sur la production alimentaire et provoque une flambée des prix. Au-delà des conséquences immédiates, cette crise environnementale représente un recul important pour les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, notamment ceux liés à l’accès à l’eau potable, à la santé et à la lutte contre la pauvreté. Cette situation s’inscrit dans un contexte où les attaques israéliennes ont fait, selon les bilans, près de 69 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants.
