Le gouvernement nigérien a dissous trois syndicats du secteur de la justice le jeudi 7 août 2024. Ces dissolutions concernent les magistrats, les agents de justice et le personnel technique. Le gouvernement évoque des « dérives répétées » qui nuiraient au fonctionnement du service public.
Des dissolutions qui suscitent des interrogations
Les arrêtés du ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, ne détaillent pas les motifs précis de ces dissolutions. La télévision nationale a mentionné des « dérives répétées nuisant au bon fonctionnement du service public ». Le garde des Sceaux, Alio Daouda, a déclaré que la justice « ne peut s’accomoder de structures mettant en avant les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général ».
Un syndicat de magistrats puissant et critique
Le Syndicat autonome des magistrats (Sanam), l’un des syndicats dissous, a régulièrement accusé les autorités de s’ingérer dans les affaires judiciaires depuis sa création dans les années 1990. L’année précédente, le Sanam avait déposé un préavis de grève, finalement retiré, pour protester contre ces immixtions du pouvoir exécutif.
D’autres syndicats déjà dissous cette année
Trois autres syndicats ont été dissous plus tôt en 2024 au Niger : celui des douanes, et deux syndicats des eaux et forêts. La charte de la refondation adoptée en mars interdit l’exercice du droit syndical aux forces de défense et de sécurité.