Moussa SYLLA* dénonce l’illégalité de l’acte du Préfet contre le Maire de Dakar

Moussa SYLLA* dénonce l’illégalité de l’acte du Préfet contre le Maire de Dakar

Monsieur le Préfet,

En ignorant le principe de neutralité de l’administration qui sous-tend celui de l’impartialité de l’État, vous venez de signer l’arrêté de la honte, de la mauvaise foi et du mépris à l’égard du droit. Vous avez choisi de prendre parti.

I/ Sur le bien fondé de votre acte tenant au contenu de la requête.

Monsieur le Préfet, vous ne pouvez pas fonder votre acte sur la base d’une lettre fallacieuse, qui tire son fondement sur une disposition fantôme exprimant un vice de forme et de procédure (article invoqué ne figurant pas dans la constitution). En clair , je vous rappelle que la Constitution est constituée de 103 articles alors que le plaignant fait état de l’application de l’article L 277 de la Constitution.

Par conséquent votre attitude devait être de rejeter purement et simplement sa requête qui est mal fondée, d’autant plus que vos compétences sont de légalité et non de modulation, de régulation où même d’opportunités. En décidant de recevoir la requête, vous vous arrogez les compétences du Conseil constitutionnel seul organe habilité à réguler en la matière. Ce qui est à la fois un vrai abus et une usurpation de pouvoir.

II/ Sur le bien fondé de votre acte tenant à l’article L 277 du Code électoral :

Il me plaît de vous rappeler cette assertion du Doyen VEDEL qui nous invite, dans l’appréciation des textes, de le faire en corrélation de son prétexte et de son contexte.

A cet effet, le Code électoral est la loi, qui par essence organise le processus électoral. Elle n’a vocation à s’appliquer qu’en matière électorale.

Ce code est organisé de telle sorte qu’on y trouve le Titre premier qui traite des dispositions communes à toutes les élections. Ensuite les dispositions relatives à chaque type d’élection.

Concernant les élections territoriales, elles sont traitées au Titre VI relatif aux dispositions portant l’élection des Conseillers municipaux.

L’article L277 placé dans son contexte est relatif aux dispositions du Chapitre II qui traite des Conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et d’incompatibilité pour l’élection du Conseiller municipal.

De ce point de vue, l’article L277 est hors de portée d’autant plus le temps du contentieux électoral est un souvenir qui date de trois années. Votre acte viole les principes les plus fondamentaux du droit, en l’occurrence l’intangibilité des droits acquis et son corollaire la Sécurité juridique.

A l’heure actuelle, il serait acceptable de traiter de l’incompatibilité qui, elle, peut s’apprécier durant tout le mandat du Maire où du Conseil. La question de l’éligibilité ou de l’inéligibilité est appréciée suivant un délai dans le cadre du processus électoral qui est épuisé par la proclamation définitive des résultats; au-delà de laquelle, on est dans les fins de non-recevoir.
D’ailleurs, la question de l’éligibilité du Maire de Dakar a été tranchée par le Conseil constitutionnel depuis les dernières élections législatives, suite aux recours qui ont été introduits à ce sujet.

Encore faudrait-il faire la différence entre le Maire et le Conseil municipal. Vouloir considérer le Maire comme un Conseiller est une lecture erronée de notre législation en vigueur qui, depuis 2022, a consacré une élection du Maire au suffrage universel direct par les citoyens, et non par les Conseils qui élisaient en leur sein un de leurs membres.

Monsieur le Préfet,
Vous avez fait une mauvaise application de la loi. Je vous rappelle que pour la déchéance du Maire, la Loi n°2013-10 du 28 décembre 2013 énumère de manière limitative les infractions qui peuvent conduire à la révocation du Maire au regard des dispositions combinées des articles 135 et 140. Parmi celles-ci, la plus fondamentale est le crime. Le Maire Barthélémy Toye DIAS n’a jamais été condamné pour un crime.

Votre acte juridiquement intenable, moralement inacceptable mais politiquement concevable quand un fonctionnaire décide d’être à la Solde de son despote.

On se donne rendez-vous devant la Cour suprême.

*Conseiller juridique du Maire de la Ville de Dakar

16 COMMENTAIRES
  • Tall

    Tant qu’il y aura des énergumènes comme ce fameux conseiller juridique avec autant d’arrogance , d’impertinence , notre pays stagnera. Notre pays a besoin d’être redressé et le système ancien a encore des survivances en la caste de politiciens déraisonnables , avocat du diable , s’attaquant à tout ce qui contre leurs intérêts égoïstes . Le nouveau pouvoir est sur cette voie , je les encourage à continuer de façon imperturbable sans ne prêter aucune attention à cette race de sénégalais parasites qui ont toujours vécu sur le dos des sénégalais

  • Ngom


    Il devient de plus en plus impératif d’appliquer « Le Droit de citer ou Droit à la cité » .
    Un étranger reste toujours une étranger .
    Ici nous au Sénégal pour les Sénégalais légitime .
    Tous les papiers qui leurs étaient fournis par des partis politiques irresponsables , doivent être considéré comme de fausses identité , par conséquent, ils ces étrangers envahissants peuvent retourner chez eux qui qu’ils soient.
    En tant que philosophe,
    J’avertis les partis politiques sur ce phénomène qu’ils ne maîtrise absolument pas. Déjà quand nous portons de philosophie ils détournent leurs attentions aussi rapidement parce qu’ils voient que l’instant présent tels des enfants, …
    Il y va de l’avenir des Sénégalais.
    Ce qui est arrivé a l’Égypte Noire, a la Grèce ne laissera aucun État indifférent sauf Ces États qui ont compris le SENS de cette LUTTE première .
    « Qui a droit à la cité ? »

    • Rachel

      Arrêtez vos balivernes
      Philosophe à deux balles

  • Cama

    Vraiment ce pouvoir m’a déçu
    Ces méthodes de Macky sont d autre temps

  • Pape

    Merci beaucoup M Sylla! De tout cœur avec notre Maire Barthélémy Dias 🙌

  • Sabs

    Le code électoral ne traite pas seulement du processus électoral mais aussi de l’élection du conseil municipal ,de son organisation ,de son fonctionnement et de la tenue de ses membres en son sein.Arretez vos manipulations steriles

  • Soda Mareme Toure

    Barth si bopam kham nani il doit degager. Conseiller a la mairie deme lene cour supreme niou khamale lene Article 277.

  • ABT

    On dirait que certains médias begouniou jam, louy yé fitna rek

  • ABT

    C’est pour celà on doit assainir toute la presse , écrite, en ligne, media tout, il y’a des choses qu’on ne doit laisser passer, des menaces, des injures, etc.
    Ne mène qu’à la violence

  • Berth

    À Senego et aux RG de la cybercriminalité, ce genre de menaces de gasta-gasta autrement ne doivent pas passer. Traquez son adresse IP!

  • Mougne

    Sa waye guemigne gouye nacc dou wakh diame

  • Diop

    Va la ba way

  • gasta-gasta autrement.

    Pour faire reculer le début de dérive autoritaire de ce régime et mettre à bas sa conception antidémocratique, commencez à éradiquer la tête des diablotins. Localisez les maisons des exécuteurs du régime, juges, procureurs, préfets, et grandes gueules, payez des désoeuvrés et ils feront le même sale boulot. Il suffit de deux cas voire cas et vous verrez que leur philosophie changera. Commencez- dés ce week-end. Ce régime a ses soldats dans les réseaux sociaux, ayez les vôtres dans vos destructions. Seule la violence les ramènera à la violence.

    Gasta-gasta autrement.

    • Baba

      Va diriger cet expédition et tu verra . Imbécile.

    • BAXAM

      IL FAUT RIPOSTÉ CONTRE CE RÉGIME DE MERDE DRIGER PAR UN ÂNE 🫏

    • Slam

      II y a une zone d’ombre dans cet loi..On dirai que le system de macky n’a pas bouger..Sonko est entraint d’etre fagocite par l’ancien regime…wassalam

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