Mgr André Gueye: « la mutinerie dévoile un mal vivre dans les prisons »

L’évêque de Thiès, Monseigneur André Gueye, qui plaide pour une humanisation des prisons, est d’avis que la mutinerie des détenus de la Maison d’arrêt de Reubess est la manifestation d’un mal vivre dans les lieux de privation de liberté. Dans un entretien accordé au journal « Le Quotidien », Senego vous propose une séquence de ce face-à-face avec l’homme de l’église catholique.
Interrogé sur la mutinerie du 20 septembre dernier à la Maison d’arrêt de Reubess, Monseigneur André Gueye estime d’emblée que, « Il y a deux années, j’étais venu à Diourbel pour tirer la sonnette d’alarme sur la vie à l’intérieur des prisons. Peut-être, c’est une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il faut que les prisons soient humanisées. Ce sont des êtres humains qui sont là. Il ne faut pas qu’ils en sortent comme des fauves. Alors, la mutinerie dévoile un mal vivre dans les prisons ».
« Une prison destinée à 100 personnes, vous ne pouvez pas y mettre le double », poursuit Mgr André Gueye. Et d’ajouter: « Mais les prisons sont là pour offrir une autre chance à la personne de pouvoir s’intégrer dans la vie publique. Il faut traiter avec dignité et humanité les prisonniers. C’est une privation temporaire de liberté pour que, retrouvant la liberté, les prisonniers contribuent davantage à la promotion des règles qui font que la cité avance dans le respect de la liberté des autres ».
Donc, pour l’évêque de Thiès, « la mutinerie est seulement un cri de cœur des prisonniers qui appelle une réponse adéquate de la part des autorités en mettant toutes les mesures idoines pour que la vie carcérale ne soit pas une vie en deçà de la vie humaine », a précisé Mgr Gueye.