Le rapport d’Afrikajom Center intitulé « Sénégal : un modèle démocratique africain en déclin » révèle que la crise que nous traversons avec la répression des libertés fondamentales, les arrestations et les détentions de militants politiques de l’opposition n’a jamais connu une telle ampleur dans l’histoire politique du Sénégal depuis l’indépendance.
« Les manifestations politiques lors des procès de Ousmane SONKO ont coûté la vie à beaucoup de jeunes du fait d’une répression brutale et sans concession des autorités sénégalaises. De mars 2021 à mars 2023, on dénombre 20 morts dont au moins 4 dans le sud du pays, fief de l’opposant Ousmane SONKO. Bon nombre de ces décès sont causés par des balles réelles, selon les résultats de l’autopsie », lit-on dans le rapport.
D’après le rapport d’Afrikajom Center, une manifestation que les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) organisait le 17 juin 2022, interdite par le préfet de Dakar pour risque de « troubles à l’ordre public », a fait trois (3) morts dont deux à Dakar et un à Ziguinchor. Cette interdiction est intervenue dans le cadre de la campagne pour les Législatives.
Les personnes mortes durant les manifestations :
● CHEIKH IBRAHIMA COLY, 20 ANS
Âgé de 20 ans, Cheikh Ibrahima Coly dit Junior est la première victime des manifestations de mars 2021 pour la libération de l’opposant SONKO. C’est un conducteur de moto Jakarta qui habite à Bignona (région de Ziguinchor). Il est décédé des suites d’une blessure par balle qui l’a atteint au cœur. La région sensible du corps visée ne lui a laissé aucune chance de survie.
● BAYE CHEIKH DIOP, 17 ANS
Il n’avait que 17 ans. C’était un mineur au moment de sa mort. Baye Cheikh Diop est un apprenti-mécanicien qui a reçu une balle (perdue ?), à l’occasion des manifestations à Yeumbeul-Nord, dans la banlieue dakaroise. Il travaillait dans son atelier le jour du drame. Le certificat de genre de mort a indiqué que sa mort a été provoquée par la fracture du crâne causée par un projectile reçu sur le front. Parti à la fleur de l’âge sans connaître son tueur, Baye Cheikh a été enterré au cimetière de Thiaroye-Kao.
● FAMARA GOUDIABY, 20 ANS
Originaire de la Casamance, Famara Goudiaby avait 23 ans. Il venait fraîchement de décrocher le Baccalauréat. Mais il n’a pas eu l’occasion de réaliser son rêve de poursuivre ses études supérieures. Deuxième manifestant tué à Bignona, Famara venait de Diégoune pour prendre part aux manifestations contre l’arrestation de SONKO qu’il a considéré comme un
fils du son terroir.
● PAPE SIDY MBAYE, 20 ANS
Il n’avait que 20 ans. Son rêve de devenir chef d’entreprise après les études fit long feu. Pape Sidy Mbaye est élève en 2 e année de Brevet de technicien supérieur (Bts) au centre de formation logé au Lycée Seydina Limamoulaye, dans la filière mécanique-automobile. Pape Sidy Mbaye est parti comme un vrai martyr. Il a perdu la vie en voulant sauver des vies. «Il voulait sauver des manifestants coincés dans le magasin Auchan de Keur Massar. Il n’en est plus ressorti», témoigne sa mère.
Nb : Sa maman, Chef Amy Ndiaye, est agent de l’Administration pénitentiaire à la retraite, ancien chef du service social au Camp pénal Liberté 6 et au Cap Manuel.
● CHEIKHOUNA NDIAYE, 22 ANS
Selon sa famille, Cheikhouna Ndiaye a été poignardé à mort par des nervis lors des manifestations au rond-point Case-bi des Parcelles-Assainies. Mais l’auteur du coup mortel ne sera jamais pris. Le certificat de constat de décès établi par l’hôpital de Grand-Yoff confirme que cette victime collatérale des sanglantes manifestations de mars 2021 a été tuée par une arme blanche.
● ALASSANE BARRY, 17 ANS
Âgé de 17 ans, Alassane Barry a perdu la vie au cours des manifestations à Centenaire. Les circonstances de son décès restent inconnues. Par peur de représailles, les rares témoins des faits tragiques qui lui ont coûté la vie parlent sous l’anonymat.
● PAPE SADIO CAMARA, 18 ANS
Fils unique de son père, l’élève Pape Sadio Camara devait passer l’examen du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) à l’année de sa mort. Il avait 18 ans. Il a été tué à Diaobé lors des manifestations pour la libération de SONKO. Pour calmer les parents du défunt, le ministre de l’Agriculture, Moussa Baldé, avait dégainé une enveloppe de 5 millions FCfa. Cette indemnisation de l’État semble remplacer la justice.
● MANSOUR THIAM, 20 ANS
Il est originaire de Sanghap Thiamène, un village situé près de Médina Sabakh dans la région de Kaolack. Mansour Thiam a été tué à Colobane. Commerçant de son état, il a quitté son village natal pour s’installer dans la capitale à la recherche d’un lendemain plus souriant. Il sera, malheureusement, confronté à cette macabre mésaventure qu’il n’a soupçonnée jusqu’alors.
● MOUSSA DRAMÉ, 35 ANS
Âgé de 35 ans, Moussa Dramé est originaire de la commune de Ndoffane située au centre du Sénégal, dans la région-carrefour de Kaolack. Il est mort au cours des manifestations à Dakar dans des circonstances non encore élucidées.
● BOUNAMA SIMPA SAGNA, 12 ANS
C’est la plus jeune victime des manifestations de mars 2021. Il avait seulement 14 ans. Comme Cheikh Ibrahima Coly, Bounama Sylla est aussi décédé à Bignona dans les manifestations après plusieurs jours d’hospitalisation. Il a été touché à la tête alors qu’il rentrait chez lui.
● MODOU NDIAYE, 20 ANS
Modou Ndiaye, 20 ans, a été tué près du croisement 22 sis aux Parcelles-Assainies. Selon les témoignages, il a reçu une balle au cours des affrontements entre la police et les manifestants.
● CHEIKH WADE, 20 ANS
Cheikh Wade était un jeune tailleur habitant aux Parcelles-Assainies. Il participait à une manifestation le 8 mars lorsqu’il a reçu une balle. Une vidéo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux l’a montré couché sur le sol après qu’un élément des forces de sécurité formellement identifiée lui a tiré dessus à l’aide d’une arme à feu. Quelques instants après, un véhicule de la police est venu jusqu’à hauteur du corps gisant sur le sol, avant de poursuivre sa route. Le rapport d’autopsie a conclu à un « décès » dû à « un traumatisme crânien par projectile d’arme à feu avec fracas des os », « délabrement cérébral » et « hémorragie interne et externe ». Sa famille qui a commis un avocat est dans l’attente d’une diligence suite à une plainte déposée depuis le 26 mai 2021.
● CHÉRIF ABDOULAYE MANE, 18 ANS
Il venait à peine de franchir la porte de l’âge adulte. Il avait seulement 18 ans. Chérif Abdoulaye Mané est la troisième de Bignona après Cheikh Coly et Bounama Simpa Sagna.
● MASSERIGNE GUÈYE, 15 ANS
Masserigne Guèye, 15 ans exerçait le métier de mécanicien moto. Il a été percuté par un véhicule 4×4. Il roulait à vive allure sur l’autoroute à péage. C’est à hauteur de Sicap-Mao. Masserigne rentrait chez lui. La passerelle devient impraticable à cause des pneus brûlés par les émeutiers. Les piétons prennent le risque. Ils traversent l’autoroute à pied. Il décède sur son lit d’hôpital, à Principal, vers 5h du matin. C’est une victime collatérale. Victime des
échauffourées entre policiers et manifestants.
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