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Mamadou Mignane Diouf souligne les défis d’intégration des peuples dans la CEDEAO

Mamadou Mignane Diouf souligne les défis d’intégration des peuples dans la CEDEAO

L’intégration des peuples au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) représente toujours un défi majeur, selon Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum Social Sénégalais. Dans une analyse publiée par Sud Quotidien, Diouf s’interroge sur l’impact de la diversité linguistique dans l’espace communautaire. Il réfute l’idée que cette diversité puisse être un obstacle, affirmant plutôt qu’elle constitue « l’essence même des sociétés humaines ».

Diouf estime que les cultures et les langues diversifiées sont des éléments essentiels à l’identité collective et historique des peuples. « Certaines langues, comme le mandingue, le peul ou le wolof, dépassent les limites nationales et sont parlées dans plusieurs pays de la région », explique-t-il. Cela démontre que la diversité linguistique peut servir de levier pour renforcer l’interconnexion entre les peuples.

Malgré l’adoption d’un protocole par la CEDEAO garantissant la libre circulation des biens et des personnes, de nombreux obstacles persistent. Diouf observe que, bien que ce protocole soit ratifié, il n’est pas toujours prioritaire sur le droit national des États membres. Il souligne l’importance de rendre ce protocole juridiquement contraignant pour qu’il ait un véritable impact.

Les difficultés administratives aux frontières, telles que des contrôles zélés et des pratiques illicites, constituent un frein à la circulation transfrontalière. « Souvent, les voyageurs se voient demander des pots-de-vin pour passer les frontières », note Diouf, déplorant l’absence de mécanismes robustes pour contrôler ces abus.

Un autre facteur aggravant est l’insécurité accrue et la méfiance entre certains États, ce qui conduit à des mesures de sécurité restrictives, en contradiction avec les principes de la libre circulation. Diouf met en lumière les conséquences de ces obstacles sur les populations, notamment les femmes commerçantes qui peinent à exercer leurs activités économiques en raison des lenteurs bureaucratiques et de la corruption.

Ce climat de méfiance et d’incertitude, exacerbé par une méconnaissance des droits fondamentaux, ralentit considérablement le processus d’intégration au sein de la CEDEAO. Une meilleure reconnaissance du protocole par les États membres et une amélioration de l’information aux citoyens seraient des étapes essentielles pour progresser vers une intégration véritable.

Cet article inspiré du site Sud Quotidien, rédigé par Jean-Pierre Malou, met en évidence les nombreux défis encore à relever pour une intégration harmonieuse des peuples ouest-africains.

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