L’Alliance nationale des jeunes pour la santé et le développement (ANJSD) a organisé, ce mardi, une journée de sensibilisation sur la gestion de l’hygiène menstruelle à Guédiawaye. Menée dans le cadre de la campagne « Les Ainés protecteurs », cette initiative s’est tenue à l’établissement François Félix Corréa et visait à prévenir la déperdition scolaire des jeunes filles, un phénomène souvent lié aux difficultés rencontrées durant leurs règles.
Cette opération, nommée « Back to school », s’inscrit dans un contexte national de rentrée scolaire où plusieurs défis sont adressés. Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, l’abandon des études par les jeunes filles est fréquemment causé par des facteurs tels que le manque d’information, les douleurs, les moqueries, ou encore l’indisponibilité de toilettes adaptées et de points d’eau. Le tabou entourant les menstruations, particulièrement en zones rurales, aggrave cette situation.
Au cours de l’événement, des kits de serviettes hygiéniques ont été distribués aux élèves. Coura Cissé, Coordinatrice des points focaux régionaux pour la campagne, a expliqué la démarche : « La plupart des élèves ont sollicité des kits de serviettes hygiéniques. Et c’est pour cela qu’on s’est dit qu’avec la rentrée des classes, on va faire un «Back to school» dans la dignité, en appuyant les jeunes filles par des kits qui vont leur permettre de gérer leurs règles sur un moment crucial ». L’activité a également inclus une session de désherbage de l’établissement, réalisée avec le soutien de la SONAGED.
Les organisateurs ont aussi mené un plaidoyer auprès des autorités locales. « On a impliqué les municipalités pour les inciter à aider les écoles qui n’ont pas de points d’eau », a précisé Mme Cissé. L’initiative a été saluée par l’Inspection de l’enseignement élémentaire. L’inspecteur Issa Diouf a exprimé sa satisfaction : « Nous sommes très satisfaits du fait que l’Alliance nationale des jeunes vienne au niveau des collèges pour sensibiliser les jeunes filles sur la gestion des menstrues, qui est une problématique qui concerne les jeunes adolescentes ».
Revenant sur les difficultés structurelles, M. Diouf a souligné que « la disponibilité des serviettes est une réalité dans nos établissements. Des filles n’ont pas les moyens de les acheter et ce n’est pas disponible en quantité dans les écoles ». Il a ajouté que les établissements manquent souvent de « toilettes inclusives où elles puissent aller se prendre en charge correctement ». L’inspecteur a conclu en alertant sur les conséquences de cette situation : « Nous constatons que la gestion des menstrues est mal gérée et les filles peuvent aller jusqu’à l’abandon ».