Libye : le gouvernement d’union nationale annonce l’arrestation de l’émir local de l’État islamique

C’est la force de dissuasion du ministère de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale à Tripoli qui l’annonce sur sa page facebook : l’émir libyen de l’organisation État Islamique (EI) a été arrêté.

Disparu depuis des années suite à sa fuite de la ville côtière de Syrte, alors capitale en 2016 de la wilaya de la Libye de l’EI, cette arrestation est une réussite pour les forces sécuritaires. L’annonce de l’arrestation a eu lieu ce 4 janvier 2024.

Elle avait été faite auparavant mais était restée secrète pour faciliter l’arrestation d’autres membres de l’organisation État Islamique en Libye.

Un avis de recherche avait été déposé contre le dénommé Hashem Abu Sidra alias « Khoubaib », pour terrorisme et implication dans des crimes menaçant la sécurité de l’État libyen.

Originaire de la ville de Derna, il a été nommé émir des frontières de la wilaya libyenne, et chargé en conséquence d’acheminer les membres de l’organisation vers la Libye, d’organiser leur séjour et leurs déplacements entre les villes, avant de devenir l’émir de l’État islamique dans ce pays.

Principal responsable du massacre de 21 coptes égyptiens
Il est le principal responsable du massacre de 21 coptes égyptiens qui s’est produit en 2015 sur la côte de Syrte. Les victimes ont été sauvagement égorgées et leurs photos ont fait à l’époque le tour du monde.

Il est décrit comme l’un des hommes les plus dangereux de cette organisation. Très actif, il a ensuite essayé de réorganiser les rangs de l’État Islamique dans le désert libyen.

Selon le ministère de l’Intérieur de Tripoli, il a été arrêté lors d’une opération sécuritaire « très minutieuse », alors qu’il s’était déplacé du sud libyen vers la capitale Tripoli. Les autorités indiquent qu’elles diffuseront ses aveux très prochainement et que tous les responsables de l’organisation État Islamique en Libye sont désormais, soit morts, soit en prison et en passe d’être jugés.

L’arrestation de ce haut responsable de l’EI marque une nouvelle avancée dans le combat contre le terrorisme dans ce pays où plusieurs émirs de la Wilaya libyenne ont été abattus et de nombreux chefs arrêtés depuis 2015, alors que les membres du groupe se comptaient par milliers. D’ailleurs, depuis 2019, la capitale libyenne n’a plus connu d’attentats suicide revendiqués par l’État islamique.

L’été dernier, les forces de sécurité libyennes ont arrêté un autre dirigeant de l’EI dont l’identité n’a pas été révélée. Il est impliqué dans la planification de plusieurs opérations suicide visant les sièges d’importantes institutions gouvernementales et de fonctionnaires en 2018 à Tripoli. Toujours l’été dernier, une cinquantaine de combattants jihadistes arrêtés à Syrte ont été jugés pour des crimes par un tribunal de Misrata. Trente-cinq terroristes ont alors été reconnus coupables et condamnés à la peine maximale. Treize autres ont été condamnés à la perpétuité. Trois mineurs ont écopé de dix ans de prison.

Aujourd’hui, l’activité de l’EI en Libye est réduite à de petits groupes dispersés, surtout dans les régions montagneuses et dans le désert. Rien à voir avec leur force en 2015 et 2016, quand le groupe s’était emparée de la ville de Syrte profitant du chaos régnant dans le pays.

RFI

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