Lettre ouverte aux acteurs du système éducatif Par Aissatou Cissokho*

Aux acteurs du système éducatif, pour qui j’éprouve admiration et respect sans limite, je dis :

A quelques heures de la rentrée scolaire officielle pour l’année 2019/2020, j’estime fort nécessaire de livrer quelques mots sur un domaine dans lequel j’ai apposé un grand espoir et un précieux engagement. Et bien ce domaine, c’est bien l’éducation.

Par cette note j’adresse chaleureusement au monde éducatif, composé de gouvernants, d’enseignants, d’élèves et de parents d’élèves, un message de fraternité, de solidarité et qui se veut surtout galvanisant.

Chers enseignants,

Il faut le préciser, c’est à votre dévouement à la cause sacrée de l’éducation et à votre sens élevé de responsabilité que nous devons le rétablissement de la stabilité après de vives crises scolaires. Soyez en vivement remerciés. Tout de même, vous conviendrez aisément avec moi que l’idéal c’est bien une stabilité durable, qui n’est pas précédée par des crises récurrentes.

Les organisations syndicales qui défendent efficacement les intérêts des travailleurs dans un système social donné contribuent de façon déterminante à la sauvegarde de ce système. La nature d’un mouvement syndical varie selon l’époque, le lieu et les circonstances, mais pour que la stabilité sociale se maintienne dans une société démocratique, il faut que les travailleurs disposent de certains moyens pour participer aux décisions aussi bien sur le lieu de travail que dans la société. Sous cet angle, tout porte à croire que le mouvement syndical est indispensable à la consolidation d’un régime démocratie. La leçon tirée des événements du syndicalisme dans le monde vers les années 30, demeure valable un mouvement syndical fort est un facteur de paix sociale.

Chers collègues enseignants

Le soleil ne se lève pas nécessairement sur des champs de ruine. N’est-il pas grand temps de porter l’attention sur d’autres enjeux du secteur ? N’est-il pas nécessaire d’évaluer l’organisation du secteur, les méthodes de lutte et de négociation. Le recours à la grève n’a t-il été plus dévastateur que régulateur dans ce secteur. Un mouvement syndical fort n’exclut pas une stabilité du secteur éducatif.

L’éducation est sacrée

Elle n’est d’autre que la formation de l’esprit, une mise en œuvre de méthodes et de procédés propres à assurer la formation et le développement de l’être humain. L’éducation dont le but est de conduire l’homme à sa propre humanité, comporte toujours, d’après Kant, deux aspects : la discipline et l’instruction.

-C’est à nos chers élèves de comprendre que cette discipline qui leur est appliquée, est certes considérée comme la partie « négative » de l’éducation. Mais elle habitue l’enfant à supporter la contrainte des lois. Par là, elle l’aide à surmonter sa sauvagerie originaire

-Par ailleurs, l’instruction est la partie » positive  » de l’éducation. Elle est l’action de former et d’enrichir l’esprit par la transmission du savoir et par l’étude. Son but, c’est le développement des capacités de l’individu ainsi que le perfectionnement de l’humanité prise dans son ensemble.

L’Etat à qui la responsabilité première incombe

C’est au gouvernement de s’approprier de la dimension politique de l’éducation dont faisait allusion « Éric Wel ». Car éduquer c’est conduire un enfant vers la liberté et l’autonomie, lesquelles ne sauraient se concevoir en dehors du cadre de la citoyenneté. La question de l’éducation recouvre étroitement celle des principes, des enjeux et du devenir de nos institutions républicaines

Des défis encore en ligne de mire

Le président Senghor, à l’occasion de la cérémonie du concours général du 27 juin 1970 avait dit : Pour éduquer nos enfants, pour développer avec leur sens critique, leur goût et leur jugement, il faut cultiver en eux des facultés d’abstraction et d’expression. Il a également souligné un aspect important de l’éducation en reprenant un extrait d’un article d’un grand spécialiste des questions pédagogiques, Girod de l’Ain, qui disait dans le journal le monde du 18 juin 1970 : L’éducation doit préparer aux métiers dont l’économie a besoin

Ces deux défis de l’éducation mis en exergue par ces deux éminents penseurs restent toujours d’actualité. D’où la nécessité d’adopter notre système éducatif aux exigences du développement économique et social.

L’école au cœur de la République.

Le capital humain tant cherché pour conduire à bien nos projets de développement repose essentiellement sur une éducation de qualité.

Dans sa profession de foi, lors de la présidentielle de 2012, le président Ousmane Tanor Dieng disait : L’école sera placée au cœur de la République comme moyen de transmission du savoir, du savoir être et du savoir-faire, comme espace de construction de la citoyenneté et comme instrument de socialisation. Ces propos résument avec pertinence l’importance capitale qui découle d’une école de qualité pour pays qui se veut s’inscrire sur les rampes de l’émergence

Excellente rentrée scolaire à tous et à toutes.

*Aissatou Cissokho,

Honorable député de la 13éme législature

Directrice de l’école Cheikh Abdou Khadre Cissokho

2 COMMENTAIRES
  • Papemassar Mariamasar

    Merci ces grévistes sont des lâches surtout avec les prises d’otages des élèves et enseignent leurs enfants derrière

  • Julie

    Je suis ému et heureuse à la fois. En tant que femme et parents d’élève je tire un chapeau à cette député à la belle plume. Respect, affection et considération à elle.

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