« Les Universités Francophones doivent encore se réformer » (Prof A. sow)

Dr Aliou Sow

L’avenir d’un pays dépend de la qualité de son école et du niveau de sa recherche. Les meilleures universités africaines sont à trouver dans les pays anglophones (Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Ouganda, Kenya, etc.) et au Maghreb.

Les Francophones doivent encore se débrouiller beaucoup plus pour compter réellement dans le monde académique. Qui connaît au Sénégal une seule revue scientifique à parution régulière avec une équipe permanente et un budget ?

Où peut-on trouver au Sénégal une revue scientifique indexée à parution régulière avec une équipe permanente et un budget ? Qui peut publier au Sénégal dans une revue scientifique à impact factor à parution régulière avec une équipe permanente et un budget ? Que faisons-nous pour la diffusion qualitative des résultats de la recherche? Avons-nous un répertoire accessible et mis à jour des chercheurs, de leurs spécialités et de leurs résultats?

Quel est l’impact des résultats de nos recherches sur la vie de la communauté et sur le classement de nos universités? Nous avons de beaux textes, mais qu’en faisons-nous concrètement? Pourquoi nous n’organisons pas systématiquement dans toutes nos universités des cérémonies de « commencement » et de « graduation »?

Pourquoi nous ne reformons pas nos textes en vue de prévoir l’exclusion des enseignants-chercheurs et des chercheurs qui n’avancent pas pendant une certaine durée bien précise. La théorie du « PUBLISH OR PERISH » doit être appliquée. À défaut, il faut supprimer les indemnités de recherche du bulletin de salaire de ceux qui ne produisent rien pendant 2 ou 3 ans. Au nom de quoi continuer à financer des voyages d’études de certains qui n’aboutissent à rien du tout?

Nous devons être un des rares pays dans l’espace CAMES, voire dans le monde, qui au détour d’une réforme des titres accorde les mêmes charges horaires à tous les grades. Assistant stagiaire, Assistant Titulaire, Maître-Assistant, Maître de Conférences et Professeur Titulaire ont les mêmes charges horaires. Je ne comprends toujours pas cette logique.

Pour les heures complémentaires, il faut interdire partout qu’un enseignant-chercheur ou un chercheur puisse avoir plus que le double de ses charges horaires réglementaires. À la place, il faut recruter des Assistants.

Pour les écoles privées du supérieur qui s’aventurent à créer des écoles doctorales, les autorités compétentes ne doivent plus laisser passer aucune négligence ou violation flagrante des textes en vigueur. « Vendre du savoir » n’est pas vendre du « feug diaye » au « louma ». C’est scandaleux de voir un Assistant titulature du doctorat de troisième cycle diriger une école doctorale dans un institut qui se dit respecté. C’est une tragique farce que de laisser des étudiants soutenir des thèses dans de telles conditions d’une légèreté insultante.

Il faut nécessairement créer au Sénégal une nouvelle université d’excellence entièrement bilingue (anglais-français) avec des enseignants, des étudiants et des personnels administratifs, techniques et de services totalement bilingues.

Il devient urgent de respecter une exigence de la réforme LMD: assurer systématiquement l’enseignement de l’anglais et de l’informatique avec des équipements adéquats. Arrêtons le bricolage. Ne pas publier en anglais, c’est se mettre en marge du classement mondial des universités. Arrêtons de brandir des rangs discutables parmi les universités francophones.

Des Sénégalais qui sont de grands débutants en anglais ont réussi à bien se former aux USA, au UK et en Asie avant de s’insérer parfaitement dans l’administration sénégalaise ou le secteur privé du pays. Des Sénégalais qui n’ont jamais étudié pendant une seule semaine à l’étranger sont aussi parfaitement bilingues (anglais-français).

Honnêtement, il ne fallait pas enterrer le projet très avancé de création de l’Université du Futur Africain. Il n’est pas encore trop tard.

Le génie sénégalais doit encore se réaffirmer.
We are no longer the best. We must become again the best.

Par le Professeur Aliou SOW

4 COMMENTAIRES
  • satar

    « We are no longer the best. We must become again the best » » ANGLAIS BI TAKHANA SOUF DE !!!!! Ammneu lou diadouwoul ! Aisi que la phrase de conclusion « We must become again the best » !!!! Ce n’es pas l’anglais de Shakespeare !!!! Professeur, j’ose espérer que tu n’enseignes pas l’anglais à l’université !

  • raliou

    Eh bien….voila du travail pour toi

  • baba 99

    Quid de nos langues maternelles?
    L’anglais est certes indispensable mais nous gagnerions à développer la vulgarisation de la connaissance par nos langues. Ce sont elles que nous maîtrisons le mieux. Nous pensons en elles. Et nous pensons pas dans les langues de l’école ( arabe, francaiis, anglais et autres), cest pourquoi nous peinons à maîtriser les savoirs et les connaissances dont elles sont le vehicule. Soit on developpe ces langues étrangères et on les pratique plus et dès le plus jeune âge, ce qui blesserait notre orgueil d’africains, soit on deciide d’alphabetiser dans nos langues maternelles et d’en faire le medium de toues les branches de la de la connaissance er de son acquisition. Etre à cheval entres les deux voies c’est avoir le c. Entre deux chaises. Dans les deux cas ca se passe mal. A nous de choisir. I

  • A. SENE

    Grandement Merci Professeur ! Votre vision pour
    pour l’enseignement supérieur et très salutaire.
    Soyez en vivement félicitations.
    Ceux qui n’ont rien compris de votre texte doivent lire
    et se taire. Vous avez une belle plume, MachaAlah !

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