Les syndicats patronaux dénoncent l’implication d’entreprises étrangères dans la construction de logements sociaux au Sénégal

Les syndicats patronaux du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) sénégalais, affiliés au Conseil national du patronat (CNP) et à la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du protocole d’accord signé entre la Société nationale des habitations à loyer modéré (Sn-Hlm) et des entreprises françaises. Ces dernières ont créé une société de droit sénégalais pour la construction de 25 000 logements sociaux, provoquant la colère des syndicats.

Dans un communiqué, rapporté par notre partenaire Le Quotidien, les syndicats ont décrié ce qu’ils considèrent comme un « maquillage » consistant à attribuer ce vaste projet à une entreprise 100 % sénégalaise, mais appartenant entièrement à des ressortissants étrangers. Cette situation, estiment-ils, constitue une « entorse à la souveraineté économique » du Sénégal.

En outre, les représentants du BTP local ont exprimé leur désappointement face au manque de considération de la Sn-Hlm pour les entreprises sénégalaises de promotion immobilière et de construction, malgré les appels répétés au patriotisme économique par les autorités du pays.

Les syndicalistes ont souligné que dans un tel contexte, il aurait été plus logique de voir la Sn-Hlm collaborer avec des promoteurs sénégalais en association avec des promoteurs étrangers pour mener à bien cet ambitieux programme de logements. Selon eux, « l’expression la plus accomplie du patriotisme et de la souveraineté » serait que l’ensemble des travaux soit réalisé par des entreprises sénégalaises et que les ventes soient gérées par des banques nationales.

Ainsi, les syndicats ont appelé avec insistance les dirigeants de la Sn-Hlm à reconsidérer leur position sur ce dossier. Ils ont plaidé pour la conclusion d’accords de partenariat avec les sociétés sénégalaises d’immobilier et de construction, saluant l’excellente réputation de ces dernières aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger.

Cette situation interroge sur le rapport entre la souveraineté nationale et les partenariats étrangers dans le développement économique, thème central abordé par Le Quotidien à travers cet article.