« Cet exercice de transparence auquel le gouvernement s’est livré est inédit et mérite d’être salué…« , selon Sanou Ndiaye. Cadre du transport aérien et acteur de l’humanitaire, il s’est entretenu avec Senego. Il est revenu sur la conférence de presse d’Ousmane Sonko et son Gouvernement, les élections législatives du 17 novembre, le déroulement de la reddition des comptes, entre autres sujets. (Entretien !)
Senego: Le gouvernement, avec à la presse, décrie un bilan sombre de la gestion de Macky Sall et Cie. Comment analysez-vous la situation ?
Sanou : Cet exercice de transparence auquel le gouvernement s’est livré est inédit et mérite d’être salué par tous les démocrates et patriotes. Il faut rappeler que c’est une des raisons pour lesquelles le Président Bassirou Diomaye FAYE a été élu de si belle manière. La situation décrite par le gouvernement ce jeudi ne constitue pas une surprise à mes yeux. Les gouvernements nous ont habitués au mensonge et à la manipulation. C’est une stratégie mise en place par tous les gouvernements précédents pour leurrer le peuple qui les a élus. Ce que le gouvernement a révélé se traduit par la crise économique aiguë que vivent les populations sénégalaises.
Le nouveau gouvernement a hérité d’un carnage orchestré par le gouvernement du président Macky Sall. Leur train de vie, leur façon hautaine de faire et leur désir ardent de s’accrocher au pouvoir au point de faire tuer plus de 80 sénégalais et d’en emprisonner un millier constituent autant de raisons de cacher la vérité au peuple.
À quelques semaine des Législatives, Sonko et ses ministres sonnent l’alarme, ne pensez-vous pas à un mauvais procès l’ancien régime pour amasser plus de suffrage ?
Dommage que de nos jours tout soit politisé. De toutes façons, c’est de bonne guerre. Le timing adopté par le nouveau gouvernement répond parfaitement à une stratégie de communication à l’endroit du peuple même si nous sommes à quelques encablures des législatives. Quiconque aurait été à leur place aurait usé de tous les moyens légaux et légitimes pour asseoir un climat de confiance avec le peuple surtout dans un contexte où le premier ministre Ousmane Sonko fait l’objet des plus acerbes attaques à la hauteur de sa notoriété. Il faut aussi noter que cela s’inscrit en droite ligne des désirs des sénégalais qui ont longtemps soupçonné le gouvernement sortant de gabegie. Aucun sénégalais honnête ne doute de la culpabilité du régime sortant. Nous sommes en réalité nombreux à penser que nos anciens gouvernants doivent faire profil bas.
Comment appréciez-vous le déroulement de la reddition des comptes ?
Comme tout bon sénégalais, j’estime que la reddition des comptes est une nécessité. Elle paraît lente. Le temps de la justice n’est pas le nôtre. L’état veut s’entourer de toutes les garanties pour ne pas tomber dans les travers d’un exercice aux relents de règlement de comptes. Au regard des déclarations du gouvernement et de certains hautes autorités notamment El Malick Ndiaye, Jean Michel Sène de l’ASER, Cheikh Bamba Dièye de l’ AIBD pour ne parler que d’eux, nous comprenons aisément que les corps de contrôle ont du pain sur la planche et qu’ils procèdent à mon avis aux plus grandes enquêtes de l’histoire du Sénégal en termes de quantité de dossiers. Devoir éplucher tous ces dossiers sans compromettre le droit des mis en cause exige du temps.
Et que diriez-vous à ceux qui la comparent à une chasse aux sorcières ?
À la place de chasse aux sorcières, disons plutôt que justice doit être rendue. C’est une demande sociale. En rendant la justice, le grand public peut peut à un règlement de comptes. Cet exercice de l’appareil judiciaire et la reddition des comptes sont intimement liés. Il est presqu’impossible de les séparer. Pensez-vous que si l’argent du contribuable sénégalais avait été judicieusement utilisé, des centaines de familles vivraient ces inondations de façon aussi dramatique et douloureuse ? Que des milliers de nos compatriotes sacrifieraient leurs vies en affrontant la mer, le désert et vivraient à la belle étoile au Maroc entre autres dans des conditions totalement inhumaines? Avec tous ces milliards dilapidés, l’Etat aurait pu nettement améliorer la vie des sénégalais. À moins de 100 kms de Dakar, des populations n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité sans oublier l’état de leur plateau technique. Savez-vous que beaucoup de sénégalais sont nés dans des toilettes dans certaines contrées?
Justement, pour ces Législatives, êtes-vous dans une liste ?
Je ne suis dans aucune liste, je ne suis d’aucun parti politique. Je suis un patriote, sympathisant du Pastef. Je soutiens sans condition le Pastef qui bénéficiera du vote de ma mère, mon épouse, mes enfants en âge voter et de beaucoup de mes amis.
Parlez-nous de votre Mouvement « Non Stress ». Pourquoi ce nom et quelles sont vos activités ?
Le groupe NO STRESS LAND est un mouvement à vocation exclusivement humanitaire. Il œuvre à évacuer le stress des couches sensibles de la population à travers des actions sociales tout au long de l’année.
A ce jour, rien que pour le Ramadan, de 2013 à aujourd’hui, plus de 1450 familles établies entre Dakar, sa proche et lointaine banlieue, Thiès, Saint Louis, Koumpentoume, Kaffrine ont bénéficié de nos packs alimentaires (Sac de riz, bouteilles d’huile d’eau, dattes, lait, 5kgs de sucre, tomates, détergents, etc…) Compte non tenu de nos actions en faveur des talibés, des albinos, des femmes en détention, des enfants atteints de cancer, de la Pouponnière de Mbour, des enfants handicapés du centre Talibou DABO, des hôpitaux Abass NDAO et Albert ROYER, etc…
Nous avons d’ailleurs été décorés de la médaille d’honneur de l’administration pénitentiaire en avril 2018. Toutes ces œuvres énumérées sont visibles sur la toile.
Quel message voulez-vous lancer aux Sénégalais ?
Merci encore pour cette opportunité que vous nous offrez de nous exprimer publiquement sur l’actualité politique sénégalaise. Il faut repenser la politique. Un bon politicien doit être doté d’une fibre humanitaire très développée. Hélas, ceux que nous avons connus jusqu’ici se sont plutôt servis au lieu de servir le peuple. D’où leur immense richesse. Nous invitons le gouvernement à faire de son mieux pour être le meilleur jamais connu au Sénégal. Je sais qu’il en a la capacité.
Il est difficile d’opérer des changements aussi radicaux que ceux promis, mais ces hommes et femmes à la tête du pays inspirent confiance. Je prie pour eux. Je considère que le duo Ousmane SONKO, Bassirou Diomaye FAYE que je qualifie de magique est une bénédiction pour le Sénégal. Quant au peuple sénégalais, je l’invite à ne pas se laisser divertir, à soutenir le gouvernement, à lui accorder une victoire éclatante au soir du 17 novembre 2024. Sans l’ombre d’aucun doute, le meilleur se profile à l’horizon.