« Le coup d’État Guinée Conakry : un préambule d’incertitudes sécuritaires dans la sous-région »

Le coup d’État militaire en Guinée Conakry : un préambule d’incertitudes sécuritaires dans la sous-région…

Pour une énième fois la sous-région ouest africaine est frappée par un nouveau coup d’État militaire. C’est devenu récurrent pour renverser un pouvoir faible taxé d’incompétent voire d’une politique pour les nuls. Après le Mali c’est la Guinée d’Alpha Condé qui est frappée en pleine midi d’un troisième mandat qui avait fait couler beaucoup d’encre et mouillé les micros pour être jugée (élection) frauduleuse selon certains opposants nommément Cellou Dalein Diallo. Sur la même menace, c’est l’affaire du troisième mandat qui peut-être a prévalue et précipitée ce putsch.

Certes le coup est à coups sûrs injustifié mais cautionné à juste titre par la population et mérité de la part de Condé. Le coup d’État militaire est on ne peut plus souhaiter mais dans une certaine mesure prisée pour remettre un État anarchiste et incompétent sur le levier de la démocratie avec un seul support l’équité de la justice. La Guinée est un grand pays qui avait fait fi des considérations ethnicistes et ethnocides du temps de la décolonisation avec Sékou Touré comme seul leitmotiv l’indépendance dans une unité nationale forte à tout prix.

La résurgence des ces problèmes sociaux particulièrement ethnique a refait surface lors des élections présidentielles de 2010 (Condé Malinké et Diallo peul). Ce qu’on pourrait nommer la première élection ethnocentrique du pays.

Cependant, le coup militaire au mali a donné des ailes à certains chefs militaires à repenser la relation entre le pouvoir militaire et le pouvoir politique. Cette situation amène inéluctablement nos chefs d’État à revoir leur carte politique et s’intéresser à résoudre les problèmes sociaux et de mener une politique populiste et intégriste tout en s’attachant aux valeurs intrinsèques de la sociétés voire la république. Ce qui est à redouter est une milice armée spéculée par les politiques et qui ipso facto révèle après des intentions follement politiques avec un pouvoir de garde fou. Après chaque coup d’État, le peuple s’attend à une organisation d’élections anticipées mais hélas c’est le tourment. La première chose qui peut annihiler la sympathie et la confiance du peuple est la dissolution hâtive prononcée de la constitution. Certes cela leur permettra de cogner les droits et libertés du peuple pour mieux s’approprier des bases fondamentales de la nation.

La situation au mali et en guinée ne rassure pas dans le cadre de l’intégration sous régionale tant chantée par nos chefs d’État et les chances de la CEDEAO à réaliser ces objectifs par exemple l’intégration économique avec la monnaie commune et sa crédibilité à s’adjuger le privilège d’acteur pour la résolution des conflits.

En Gambie pour ne pas tomber dans le piège et l’apathie de chefs militaires le président Barro a fait appel à la CEDEAO pour l’octroi d’une force militaire mandatée pour la sécurité et une anticipation à l’avènement d’une telle circonstance du désastre. La sous-région a vu tomber deux pays forts des 4 à savoir le Mali et la Guinée. Les analystes s’interrogent sur le sort des autres grands à savoir la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

Le Sénégal et la Côte d’ivoire des exemples inapproprié

Pour commencer avec la côte d’Ivoire, nous pouvons dire que leur plaie n’est pas encore guérie pour ne pas attenter à une fracture ouverte comme celle de 2010 après des résultats controversées. Ils ont appris de leur passé et son en phase de réconciliation des deux camps à savoir le Camp A. Ouattara et L. Gbagbo.

Quant au Sénégal beaucoup disent que c’est le tour au président Sall mais la situation est vastement différente. Le Sénégal n’est pas le Mali et la Guinée. Pour étayer cette différence, nous pouvons juste dire que dans ces pays il n’existe que deux forces de pouvoir à savoir politique et militaire. Cette dualité a un profond fossé visible que lorsque l’intérêt de l’autre est menacé ou si le courant ne passe pas. Le pouvoir militaire passe toujours au dessus certainement.

Au Sénégal, il existe trois pouvoirs le pouvoir militaire, le pouvoir politique et le pouvoir spirituel donc un de plus. Les deux premiers pouvoirs sont certes forts mais celui spirituel ou religieux passe au dessus de tous. Une base solide sur les fondamentaux de la république de sa « culturalité » et de sa sociabilité. Le pouvoir spirituel au Sénégal est un catalyseur et un garant pour la quiétude et la sécurité du pays auquel tout le peuple endosse malgré les quelques réticences. Le discours religieux survole celui des politiques encore plus des militaires. Cela est une chance pour le Sénégal qui n’a jamais connu de coup d’État ou d’abus de pouvoir de la part des politiques. Le pouvoir spirituel est plus valeureux et considéré, il est gage d’assurance et de confiance.

Néanmoins la situation en guinée est un avertissement aux autres sur les abus de pouvoir en Afrique surtout dans la sous-région ouest africaine. L’entêtement des régimes élus qui usent de tout leur possible ou la formule du « stay in power by any means necessary » est un frein à l’épanouissement des peuples. Il est temps de comprendre que seul le pouvoir d’Allah est éternel et que seul le peule est souverain.

* Papa Africa Niang,
Panafricaniste,
Ecrivain et enseignant chercheur sur les questions du terrorisme en Afrique de l’ouest

4 COMMENTAIRES
  • Rambo

    Un voyou, ancien de la légion étrangère française, entouré de voyous dont certains drogués s’empare du pouvoir et un faux analyste africain nous sert une analyse d’un conducteur de charrettes Pauvre Afrique

  • nokoss

    Dans un pays où y’a plusieurs ethnies et que un seul ethnie monopolise le pouvoir pendant des décennies, tôt ou tard se sera la guerre civile.

  • nokoss

    L’armée a pris le pouvoir, il leur remettront encore le pouvoir à l’avenir. Ces un meme cercle ⭕️.

  • Saliou

    Ils refusent de regarder la vérité en face quoi.

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