La priorité c’est l’économie et non un autre dialogue politique (Par Amadou Gueye)*

Encore un autre dialogue politique alors que la priorité des sénégalais, c’est plutôt l’économie. La priorité des sénégalais n’est pas de tenir un autre dialogue politique sur l’organisation des partis et les élections, mais plutôt de relancer l’économie par des mesures qui remettent en confiance les acteurs économiques, desserrent l’étau fiscal et réduisent les prix des denrées. Les sénégalais en ont assez des dialogues politiques qui sont l’occasion de faire passer des deals.
Le prochain ne risque pas de décevoir. On touchera les textes pour blanchir ce qui est noir. Et le tout sera encore joué. Sur cette base, les nouveaux textes seront envoyés à l’assemblée qui votera le consensus national prétendu. Mêmes chats, mêmes chiens, qu’ils chantent, Keur Gui.
La réforme de la primature pour donner plus de pouvoirs à l’actuel premier ministre n’est pas nécessaire. Nos institutions ne peuvent être taillées sur mesure pour une personne, tout comme les lois de la république doivent être impersonnelles et de portée générale et durable. L’UNIS l’invite à migrer vers la présidence de la République pour devenir super ministre d’Etat, chargé des affaires présidentielles, à l’image d’Ousmane Tanor Dieng sous le régime de Diouf.
Diouf doit son accession à la présidence de la république par l’occasion que Senghor lui a donnée de gérer les dossiers de la présidence de la République comme tout puissant directeur de cabinet et secrétaire général en même temps. C’est ainsi qu’à son tour, il a voulu préparer Ousmane Tanor Dieng. La présidence de la République est le centre des décisions de l’Etat.
Dans cette position, le duo Diomaye moy Sonko aura tout son sens et donnera plus d’impact, d’intelligence et de collaboration effective à leur vision commune, comme des frères siamois.
Sa migration sera aussi l’occasion de déclencher une nouvelle séquence à la primature par la nomination d’un premier ministre moins polarisant, moins politique et plus créatif. L’économie sénégalais a besoin d’imagination, de créativité, d’innovation et d’ouverture et non juste de serrage de vis sur le plan économique, fiscal, budgétaire, réglementaire et judiciaire. En voulant appliquer à la lettre la vision Jub, Jubbel et Jubbanti, ils ont grippé la machine économique, apeuré tous les acteurs économiques et peinent à la relancer. L’idée d’une pilule amère à faire avaler aux populations traduit leur vision d’un changement qui ne se fait que dans la douleur.
C’est une erreur. Le changement attendu devait libérer l’optimisme, l’énergie et l’enthousiasme des acteurs économiques et des populations et non freiner les élans et susciter l’incertitude.
La migration du PM à la présidence de la République sera l’occasion de faire un changement d’approche, de redonner confiance aux acteurs économiques, réaménager la pression fiscale, et ouvrir des cadres de dialogue pour reprendre les agents de l’administration mis en congé afin de les mettre dans des programmes de réintégration graduelle, programmes de formation et accompagnements pour ceux qui veulent se lancer dans des projets d’entreprenariat.
Il faut relancer l’économie en souffrance. C’est cela la priorité des sénégalais. Rien ne marche.
*Président de l’Unis.
L’économie c’est avant tout une stabilité politique.
Ou est l ‘instabilite ?
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