Keur Massar : Un boulanger poignarde à mort son patron…

C’est une drôle d’histoire qui a tourné au drame.Un employé d’un boulangerie à Keur Massar a poignardé à mort le gérant. 

« Ce jour là, on s’est bagarré. Il me jetait des plateaux. Je ne pouvais plus supporter ses agissements c’est pourquoi je lui ai planté le couteau avec lequel nous travaillons. Je regrette ce qui s’est passé; a supplié  l’accusé Mamadou Seck devant le juge de flagrant délit.

Selon un des témoins, Pape Ibrahima Sow, tout est parti d’un problème de pain sans sel entre le défunt Cheikh Thiaw et l’accusé. C’est par la suite que l’accusé lui a planté un couteau. « On ne travaille pas avec un couteau à la boulangerie. Je ne sais pas où il a pris cette arme blanche, a-t-il laissé entendre.

« Ce jour là, la victime m’a appelé pour me dire qu’il a dit à Mamadou Sène de préparer un pain sans sel mais il a refusé. Quand je l’ai eu au téléphone, je lui ai dit de le faire. Il m’a rétorqué que c’est la façon dont on lui a dit qui ne lui a pas plu. Quelques instants plus tard, on m’a rappelé pour me dire que Sène lui a planté un couteau, a ajouté l’autre témoin du nom de Ndiaw Thiaw.

50 millions de dommages

Dans son plaidoyer, l’avocat de la partie civile a fait comprendre que le dossier est clair parce que le mis en cause a reconnu les faits, même s’il argue la légitime défense ou l’excuse de la provocation. Mais les témoins ont apporté des éléments permettant de retenir sa culpabilité. « Ils ont confirmé qu’il n’y avait pas l’ombre d’un couteau dans leur lieu de travail. Ce qui veut dire certainement qu’il a préparé son coup. Les faits sont avérés. J’interviens pour le compte de la maman éplorée Maty Guèye qui apparemment est meurtrie. Elle demande de recevoir sa constitution de partie civile et d’appliquer telle peine qu’il plaira le ministère public de requérir. Je vous demande d’allouer 50 millions à la dame pour toutes causes et préjudices confondus »,plaide-t-il.

20 ans de travaux forcés 

A la barre du tribunal, le mis en cause a reconnu qu’il lui a administré un coup mais il n’avait pas l’intention de donner la mort. Mais selon le parquetier, il a choisi un objet tranchant et a visé une partie vitale du corps. Et la violence du coup atteste qu’il avait l’intention de le tuer. De ce fait, il a demande de le retenir derrière les liens de la détention et le déclarer coupable avec une condamnation à 20 ans de travaux forcés.

Défense

Pour les avocats de la défense également, la gravité des faits ne cache pas la simplicité. La qualification de meurtre ne peut être retenue dans le cas d’espèce avec l’absence de preuves tangibles montrant que le présumé coupable avait l’intention de tuer. « Il ne l’a jamais menacé de mort. Il ne s’est pas acharné sur lui. Ce qui est constant, c’est que les deux parties se sont bagarrées. Malmené, mon client a usé d’un couteau pour se sauver », a-t-il expliqué.Et d’ajouter: « La bonne qualification est un coup mortel ayant entraîné la mort sans intention de la donner. »

Pour terminer, ils ont fait appel à la clémence du juge qui va délibérer le 21 janvier 2020.

 

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