L’Antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le Trafic de migrants (DNLT) de Kédougou a déféré, le 18 décembre 2025, une ressortissante étrangère devant le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou.
Elle est poursuivie pour « association de malfaiteurs et traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle », a indiqué la Police aux frontières dans un communiqué.
Les faits remontent au 16 décembre 2025, à la suite d’« une information opérationnelle signalant la présence, au village de Mouran, de trois jeunes filles de nationalité nigériane ».
Selon les enquêteurs, ces dernières auraient été « convoyées au Sénégal sous de fausses promesses d’emploi ».
Le communiqué précise que chaque victime était astreinte à « une dette de convoyage de 1 500 000 FCFA, remboursable à partir des revenus tirés de leur exploitation ».
À leur arrivée, elles auraient subi « un rituel de soumission visant à garantir le paiement intégral de la somme et leur obéissance », avant d’être « logées et exploitées au domicile de la mise en cause ».
Une descente de police a permis « l’interpellation de la suspecte et la sécurisation des trois victimes ». Lors de son interrogatoire, la mise en cause a reconnu « l’existence d’un réseau structuré et à caractère transnational », impliquant notamment un recrutement assuré au Nigéria, ainsi qu’un financement du transport par des complices basés au Nigéria et au Mali.
L’enquête a également révélé des « flux financiers liés à l’exploitation », la suspecte ayant admis avoir déjà transféré « 700 000 FCFA au Nigéria ». Placée sous mandat de dépôt, elle reste à la disposition de la justice.
Les victimes, quant à elles, ont été « prises en charge par les services compétents en vue de leur protection et d’une éventuelle réintégration ».