Joal-Fadiouth : Antoine Samal Thiakane intronisé 13e Sacuur, Roi de la mer

Joal-Fadiouth a vibré ce vendredi au rythme des chants et des tambours pour l’intronisation d’Antoine Samal Thiakane, 13e Sacuur, le Roi de la mer, dans la tradition séculaire sérère. La cérémonie, riche en symboles et en émotions, s’est tenue sur l’île aux coquillages, en présence des populations locales, des notables et des invités venus célébrer cet événement culturel majeur.
Le nouveau Sacuur, figure centrale de la tradition maritime sérère, est investi d’un rôle sacré : implorer les forces de la mer pour la rendre abondante en ressources halieutiques et apaisée pour le transport maritime. « Le Sacuur est un pasteur, un guide, un protecteur spirituel. Il est l’oncle par qui nous devons passer pour avoir la bénédiction des esprits de la mer », a expliqué Ambroise Sarr, président de la lignée maternelle Jahanoora Njare Sarr, dont est issu le nouveau Roi.
La cérémonie a été marquée par des rituels ancestraux : Antoine Samal Thiakane et la Reine, assis côte à côte et tournés vers l’Est, symbole du lever du soleil et de la lumière, ont reçu sur la tête du mil versé par des femmes âgées, figures de sagesse et de transmission. « Le mil est la base de notre nourriture, il incarne la bravoure de nos paysans et symbolise les quatre éléments de la vie : la terre, l’eau, l’air et le feu », a souligné Ambroise Sarr.
Accompagné d’une procession au rythme des tam-tams, le nouveau Sacuur s’est ensuite rendu à la mer, vêtu de blanc, pour y accomplir des gestes rituels : il a jeté dans l’eau une carpe et des mollusques, symboles de la vie aquatique et témoins de l’histoire de la communauté.
Investi de cette fonction sacrée, Antoine Samal Thiakane aura pour mission de veiller à ce que la mer soit pacifique et bénéfique, d’en assurer une exploitation durable et de protéger les populations en mer comme sur terre.
Joal-Fadiouth, berceau de la culture sérère et terre natale du président-poète Léopold Sédar Senghor, perpétue ainsi ses traditions, ancrées dans un profond respect de la nature et des esprits.




J’espère que ce roi de la mer n’a pas son Palais sur la terre ferme.