Dentsu-Bal

Impôt sur le foncier bâti : « Un levier pour notre souveraineté », (Ismaila Diallo, Député, premier vice-président)

Impôt sur le foncier bâti : « Un levier pour notre souveraineté », (Ismaila Diallo, Député, premier vice-président)

Lors de sa dernière prise de parole à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a rappelé, avec la rigueur qui le caractérise, que la souveraineté ne s’obtient ni par des slogans ni par des incantations, mais par des choix courageux, parfois exigeants, que chaque citoyen doit assumer. Parmi ces choix figure un chantier souvent éludé : la fiscalité foncière.

En effet, une part importante du patrimoine immobilier sénégalais échappe encore à l’impôt sur le foncier bâti.

Pourtant, cet impôt constitue un instrument de justice fiscale et de mobilisation de ressources propres, à l’heure où notre ambition est de rompre avec la dépendance extérieure. Ne pas s’en acquitter revient, dans les faits, à priver les collectivités territoriales de ressources vitales pour le développement local.

Imaginons un instant :

Que dans les 14 régions, les 46 départements et les 557 communes de notre pays, l’ensemble du patrimoine bâti soit immatriculé, recensé et évalué à sa juste valeur. Cela suppose une réforme foncière rigoureuse, une digitalisation des cadastres, et une synergie entre les administrations fiscales, domaniales et locales.

À partir de cette base fiable, chaque propriétaire serait soumis à l’impôt dans le respect de sa capacité contributive, et les recettes dégagées pourraient être directement réinjectées dans l’amélioration des services de base : écoles, centres de santé, voirie, éclairage public, sécurité.

Ce projet est à la fois technique, politique et symbolique. Il est technique car il nécessite un travail de fond sur l’identification, l’immatriculation et la gestion transparente du patrimoine foncier. Il est politique parce qu’il implique de briser certains tabous, notamment ceux liés à la complaisance vis-à-vis de grands propriétaires ou de certains milieux privilégiés. Il est symbolique, enfin, parce qu’il affirme un principe fondamental : chacun doit contribuer à la hauteur de ce qu’il possède, pour construire une nation équitable et souveraine.

Dr Ismaila Diallo*
Député, premier vice-président

5 COMMENTAIRES
  • Camou Sissoko

    Il y a vraiment à boire et à manger.
    L’imposition quelle qu’elle soit doit être juste.
    Si chacun paye une somme acceptable les municipalités auront plus de ressources financières pour améliorer le cadre de vie.
    Ceux qui ont plus d’une maison doivent payer beaucoup plus si les maisons sont inhabitées.
    Dans les pays occidentaux c’est celui qui habite dans la maison qui paye la taxe foncière et non le propriétaire.
    La taxe totale est divisée entre les appartements, chambres, etc de manière équitable.
    En retour les municipalités s’occupent des moins démunis en offrant des bourses de location.

    L’idée d’une taxe sociétale est de la redistribuer et de l’investir dans la localité.

  • Dipo

    C est bien de payer l impôt sur le foncier. Dans cet impôt on retrouve le TOM( taxe sur les ordures ménagères) versée à la collectivité territoriale ( mairie) . Dans le quartier pas de route, pas d éclairage, pas d eau. Ceci est valable dans la plupart des quartiers résidentiels de mermoz maristes mamelles ouakam ngor Yoff almadies òu l impôt dépasse les 500 milles francs par maison et par an

  • Momo

    Il faut aussi ajouter que l’argent du contribuable ne doit servir à acheter des véhicules et bureaux de luxe. Allez voir dans les banques et les grandes sociétés privées, vous verrez qu’il y a trop de gabegie dans l’administration. Un directeur ou chef d’agence du privé a une SUV de 18 millions, leurs homologues de l’administration et des sociétés publiques roulent en Prado de 50 millions. Des bureaux, moquettes, salons et salles de luxe, c’est le propre de l’administration sénégalaise au sens large du terme. Même les gouvernements des pays développés n’ont pas nos limousines. Donnez un signal fort de votre côté d’abord, même si vous avez hérité du diable.

  • Issakha

    Y ajouter l’impôt foncier en zone rural, surtout les centaines et milliers d’hectares affectés aux hommes politiques et aux religieux sans aucune activités agricoles ne s’y déroulent

  • Camou Sissoko

    Il faut arrêter de rêver.
    Si les propriétaires de maisons sont taxés, car c’est de ça dont il s’agit, ils vont répercuter cette charge sur les locations.
    Oui la taxe doit être symbolique mais non taxante.
    C’est le secteur informel qui doit d’abord être formalisé et taxé.
    Les titres fonciers ne font pas 10% des maisons au Sénégal.
    Alors si vous cherchez à remplir les proches de l’état, ne faites pas du Donald Trump, ne bousculez pas l’équilibre précaire de l’habitat au Sénégal.

Publiez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *