IKA : Serigne Mboup sur la gestion des corridors et l’integration régionale

Il s’agit ici, d’une rencontre d’échanges entre opérateurs économiques et autorités publiques de ces deux pays frontaliers sur leurs relations commerciales, sur leurs corridors notamment celui de Dakar-Conakry. Elle a été présidée par le Directeur général du Cosec, Mamadou Ndione, en présence du président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack (Cciak), Serigne Mboup, et de son homologue de la Guinée, El Hadj Mamadou Baldé, président de la Chambre régionale de Conakry, entre autres.

La nécessité d’aller au-delà de la dénonciation à l’autorité

Dans son intervention, Serigne Mboup a soutenu que l’intégration régionale et la gestion des corridors restent une «préoccupation essentielle» des acteurs économiques de cette partie de l’Afrique. Pour lui, malgré les nombreux acquis obtenus jusqu’ici, des «efforts immenses» restent à faire à ce niveau pour atteindre l’idéal.

Face à la problématique des nombreux contrôles policiers et douaniers et le retard noté dans le transit des marchandises sur les corridors Dakar-Bamako et Dakar-Conakry, l’opérateur économique estime que le secteur privé doit s’y impliquer. Pour lui, au-delà de la dénonciation à l’autorité, les acteurs économiques doivent également aller discuter avec ces forces de sécurité et d’économie pour savoir «les causes réelles» de leur comportement. Car, dit-il, c’est en cela que les chargeurs de la sous-région, ceux du Sénégal et de la Guinée notamment, attendent leur Chambre de commerce.

Les «marchés de gros», une solution pour régler plusieurs problèmes

Parlant de l’exportation, le président de la Chambre de commerce de Kaolack a plaidé pour la mise en place de plateformes d’exportation que l’on appelle des «marchés de gros». Lesquels, selon lui, peuvent régler plusieurs problèmes, à savoir : le marché d’intérêt national des produits agricoles, les gares de gros porteurs, entre autres.

A l’en croire, ces «marchés de gros» sont des investissements qui ne demandent qu’«une bonne étude» pour leur réalisation. Il soutient que ce sont des projets «très rentables», dans plusieurs domaines, infrastructures et services notamment. Et avec ce système de marché des gros porteurs, l’opérateur économique paiera «moins de taxes» pour la déclaration et le transit de ses marchandises.

«Le manque de logistiques, un freine à l’intégration»

Face à ces «avantages», Serigne Mboup estime que les Chambres de commerce, avec le soutien du Cosec, doivent réaliser au moins trois marchés de gros à travers le pays notamment à Dakar, Kaolack et Diaobé. Selon lui, Diaobé existe déjà en tant que marché de gros, il ne reste que sa formalisation.

Il pense que le plus important aujourd’hui, c’est de voir comment les opérateurs économiques peuvent augmenter leur cotisation pour que le Cosec puisse réaliser des infrastructures maritimes, ferroviaires et routières à leur bénéfice. Parce que, soutient-il, «c’est le manque de logistiques qui freine l’intégration sous régionale et régionale africaine».

Mise en place d’un comité de réflexion

Durant cette journée, des experts guinéens et sénégalais en la matière, notamment le colonel des douanes à la retraite, Jean Batiste Diouf, par ailleurs, expert du Cosec, et le Directeur général du Consortium sénégalais d’activités maritimes (Cosama), Matar Fall, ont beaucoup échangé avec les opérateurs économiques des deux pays pour «affiner la feuille de route et aboutir à des décisions et actions concrètes» en faveur du secteur privé. Et à l’issue des travaux, le président de la Chambre de commerce de Kaolack et son homologue de la Guinée ont décidé de mettre en place un comité de réflexion. Lequel sera chargé de faire des propositions à l’État et au secteur privé pour trouver «une réponse logistique et administrative» à cette question vitale pour l’économie de ces deux pays et conforter leur rôle de locomotive dans l’avènement de l’intégration régionale de la Cedeao.

La rencontre a noté également la présence d’une forte délégation guinéenne venue de l’ambassade de Guinée au Sénégal et du bureau des ressortissants guinéens vivant au Sénégal, du représentant du Conseil guinéen des chargeurs, du représentant de la communauté guinéenne au Sénégal, du représentant de l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, du représentant du Directeur général du Port autonome de Dakar, des opérateurs économiques guinéens et sénégalais, entre autres.

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