Gabon : Sylvia Bongo, ex-Première dame, envoyée en prison pour crimes économiques

L’ex-Première dame du Gabon, Sylvia Bongo, a été incarcérée dans la nuit du 11 au 12 octobre 2023 à Libreville. Sylvia, l’épouse de l’ancien président Ali Bongo, était en résidence surveillée depuis le coup d’État contre son mari le 30 août. C’est cette nuit-là que la Franco-Gabonaise de 60 ans a été déposée à la maison d’arrêt et de correction de Libreville. Sylvia Bongo est accusée par la justice gabonaise d’avoir commis des crimes économiques.

La famille Bongo a connu une chute brutale après le coup d’État du 30 août qui a mis fin à près de 60 ans de pouvoir du clan Bongo. Ali Bongo Ondimba avait pris la relève de son père, Omar Bongo, qui avait régné sans partage au Gabon du 2 décembre 1967 jusqu’à sa mort le 8 juin 2009. Ali Bongo Ondimba est resté au pouvoir du 16 octobre 2009 au 30 août 2023, date à laquelle la Garde présidentielle a pris le pouvoir.

La gestion de la période post-AVC du président Ali Bongo est également mise en cause. Ali Bongo a subi un AVC en octobre 2018 en Arabie saoudite. La façon dont l’ex-Première dame et son fils ont géré cette situation est fortement critiquée. Noureddine Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, a été le premier membre de la famille à être emprisonné. Il est accusé de « haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants ».

Sylvia Bongo a ensuite été envoyée en prison, rejoignant son fils Noureddine Bongo Valentin. Ils retrouvent également en prison Brice Laccruche Alihanga, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, qui a été emprisonné en 2019. L’avocat de Sylvia Bongo, Maître François Zimeray, considère cette incarcération comme illégale. Il estime que l’illégalité a commencé avec la mise en résidence surveillée de l’ex-Première dame.