Lors de la 19e Assemblée générale de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), qui s’est tenue à Dakar début novembre, le secrétaire perpétuel de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal, Oumar Sock, a plaidé pour une francophonie scientifique axée sur le savoir, la jeunesse et l’innovation. Son intervention, rapportée par Sud Quotidien, s’est déroulée dans le cadre de la Semaine mondiale de la Francophonie scientifique, un événement dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de l’État le 3 novembre 2025.
Devant les membres de l’AUF, dont le réseau a crû pour atteindre plus de 1 000 universités, Oumar Sock a souligné que l’espace francophone représente un « archipel de savoirs » et de valeurs communes. « L’éducation et la science sont les piliers de toute civilisation. Elles libèrent les fatalités et donnent sens à notre quête de vérité, de justice et de progrès », a-t-il déclaré. Pour lui, la langue française ne vise pas à uniformiser mais à relier les cultures et les parcours diversifiés qui composent cet espace.
Le scientifique sénégalais a mis en exergue le rôle central du continent africain, qui concentre près de 60 % des locuteurs francophones, Kinshasa étant désormais la plus grande métropole francophone mondiale. Selon ses projections, 85 % des francophones seront africains d’ici 2050, le conduisant à affirmer que « l’avenir de la francophonie sera africain ou ne sera pas ». Ce dynamisme se traduit par une multiplication des initiatives scientifiques sur le continent, comme en témoigne l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane au Sénégal, qui forme plus de 70 000 étudiants.
Cette même assemblée générale a d’ailleurs été marquée par l’élection du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Pr Alioune Badara Kandji, à la présidence de l’AUF, un signe fort du rayonnement académique sénégalais. Malgré ces avancées, Oumar Sock a rappelé les défis persistants, notamment le sous-financement et la fragilité des infrastructures. « Pour l’Afrique, la science n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale », a-t-il insisté, la présentant comme la condition d’une souveraineté intellectuelle et technologique.
Face à ces enjeux, il a appelé à une stratégie francophone reposant sur trois axes : former la jeunesse à l’esprit critique, innover pour apporter des solutions concrètes et partager le savoir comme un bien commun. Il a qualifié le numérique de « nouveau langage universel du XXIᵉ siècle », essentiel pour connecter les continents et démocratiser l’accès à la connaissance. Concluant son propos par une citation de Cheikh Anta Diop, il a rappelé l’impératif pour la jeunesse de s’armer « des sciences jusqu’aux dents » pour s’approprier son avenir.

La France elle s’est mis à l’anglais 🤷🏽♂️.