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France : Sept ans après, la flamme des « Gilets jaunes » nés sur les réseaux sociaux brûle encore

Sept ans se sont écoulés depuis les premiers blocages du 17 novembre 2018 qui ont marqué le début du mouvement des « Gilets jaunes » en France. Née sur les réseaux sociaux pour contester une hausse des taxes sur les carburants, cette mobilisation antigouvernementale est devenue l’une des plus importantes de la décennie dans le pays. Bien que l’ampleur nationale ait diminué, des groupes d’irréductibles continuent de se réunir, estimant que leurs revendications initiales restent insatisfaites.

Selon les informations rapportées par l’agence Anadolu, le mouvement s’est rapidement distingué par son absence de leader désigné et son refus d’entrer dans des schémas de négociation traditionnels. Les protestations, initialement centrées sur le prix du carburant, se sont étendues à des revendications plus larges, telles que l’augmentation du salaire minimum (Smic), la fixation d’un montant plancher pour les retraites, une fiscalité plus progressive et des mesures pour la mobilité. Un document contenant 42 propositions avait été transmis à des députés et à des médias dès décembre 2018.

Entre 2018 et 2019, diverses enquêtes estiment qu’environ trois millions de personnes ont pris part à au moins une action des Gilets jaunes. Le profil des participants était varié, incluant notamment des travailleurs indépendants et des salariés peu politisés ou éloignés des syndicats, qui voyaient dans la hausse du prix du gazole le symbole d’un déclassement social et d’une injustice fiscale. Cette mobilisation massive illustre comment la démocratie est mise à l’épreuve des réseaux sociaux, qui ont servi de principal canal d’organisation.

Face à l’ampleur de la contestation, le gouvernement de l’époque avait réagi. Le 4 décembre 2018, le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé la suspension pour six mois de la hausse des taxes sur les carburants. Par la suite, le président Emmanuel Macron a initié un « grand débat national » début 2019, qui a recueilli 1,5 million de contributions. Il a été annoncé en mai 2025 que les « cahiers de doléances » issus de ce débat seraient ouverts au public et mis en ligne intégralement en 2026.

L’héritage des Gilets jaunes persiste et inspire de nouvelles formes de contestation. Le « mouvement du 10 septembre », aussi appelé « Bloquons tout », lancé en juillet dernier sur Telegram, présente des similitudes avec les débuts de 2018, notamment par son absence de leadership. Cependant, une étude de la Fondation Jean-Jaurès indique que ce nouveau mouvement est plus jeune, plus politisé et socialement plus divers. Sept ans après, si le portrait-type du « gilet jaune » n’existe pas, la colère qui a nourri la révolte reste présente pour de nombreux acteurs du mouvement initial.

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