Les évêques de France ont demandé à l’archevêque de Toulouse de revenir sur la nomination du prêtre Dominique Spina au poste de chancelier du diocèse. Cette décision, prise début juin, fait suite à la condamnation de Dominique Spina en 2006 pour le viol d’un mineur en 1993.
Une nomination controversée
La Conférence des évêques de France (CEF) a exprimé, dimanche 10 août, son désaccord face à cette nomination. Dans un communiqué, la CEF indique avoir engagé un dialogue avec Mgr Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse, pour l’inviter à reconsidérer sa décision. Plusieurs affaires de violences sexuelles au sein de l’Église en France ont récemment été médiatisées.
L’organisation souligne que cette nomination à un poste aussi important « ne peut que raviver des blessures, réveiller des soupçons et déconcerter le peuple de Dieu ».
L’archevêque de Toulouse justifie sa décision
Mgr Guy de Kerimel avait justifié sa décision en expliquant avoir « pris le parti de la miséricorde » pour nommer Dominique Spina. Il affirme n’avoir « rien à reprocher » au prêtre dans sa « fonction administrative ». Le chancelier est chargé d’établir les actes administratifs et a un rôle de conseil auprès de l’archevêque.
Indignation des collectifs de victimes
Cette nomination a provoqué la colère de plusieurs collectifs de victimes d’abus sexuels au sein d’établissements catholiques, notamment Notre-Dame de Bétharram. Ils ont qualifié la situation d’« inacceptable ». La CEF affirme avoir « appris à regarder ces faits d’abord du point de vue des personnes qui en ont été les victimes » et être engagée dans un « long et exigeant travail de conversion ».
La CEF appelle à la conversion
« Ce déplacement du regard, l’écoute bouleversante de leur détresse et de leur douleur, l’accueil de leur invitation à poursuivre humblement avec elles un chemin de vérité, ont amorcé, pour notre institution ecclésiale, un long et exigeant travail de conversion, que nous sommes résolus à poursuivre », affirme la Conférence des évêques de France, présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. L’affaire de Notre-Dame de Bétharram a notamment mis en lumière les violences sexuelles au sein de l’Église.