Financement des partis politiques au Sénégal : une réforme s’impose-t-elle ?

Dans le cadre des dispositions de l’article 3 de la loi 81-17 du 6 mai 1981 modifiée par la loi 89-36 du 12 octobre 1989, il est interdit aux partis politiques de recourir à des financements d’étrangers non résidents dans le pays.

Donc à part les cotisations et la vente de cartes qui génèrent de faibles revenus, les formations politiques à l’exception de ceux qui sont au pouvoir ont d’énormes difficultés pour exister financièrement. Pour Cheikh Ibrahima Diallo, cette situation doit changer car le monde a connu des bouleversements spectaculaires et la démocratie sénégalaise ne doit pas rester en marge.

 » En effet, dans l’esprit de cette loi, c’est des étrangers ne résidant pas dans le pays. La notion d’étranger a une double connotation. Aujourd’hui si vous étudiez le droit constitutionnel, l’étranger est une composante de la population. Donc, de ce point de vue, « il ne peut être exclu car il est régi par le droit. On ne peut pas ignorer aujourd’hui les réseaux sociaux en matière de financement des partis politiques car, quand la loi avait été établie, ils n’existaient pas encore« , martèle le chef de file du parti justice et développement ( Pjd).

Ainsi, l’aspect évolutif doit être bien pris en compte. En réalité, il estime fondamental qu’une constitution soit révisée pour essayer non seulement de corriger les lacunes, mais également adapter la norme aux dispositions déjà prises, car en fin de compte, le droit est contingent. « En pleine mutation politique, le Sénégal est paralysé par un système démocratique archaïque qui ne répond pas aux normes imposées par la démocratie, un état qui ne finance pas ses partis politiques tout en voulant contrôler et légiférer sur leurs sources de financements est inadmissible », a conclu Cheikh Ibrahima Diallo.

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