Aux États-Unis, les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) instaurées par de nombreuses entreprises après les manifestations de Black Lives Matter en 2020, connaissent actuellement un retrait progressif. Cette tendance se manifeste par l’abandon de ces politiques par des entreprises telles que Jack Daniel’s, Ford, Caterpillar, Harley Davidson, et même la société japonaise Toyota.
Jack Daniel’s, par exemple, a annoncé à la fin de l’été dans un courrier diffusé le 22 août, qu’elle renonçait à ses objectifs de diversité dans l’embauche et l’approvisionnement. La décision est justifiée par un changement tant dans le domaine juridique qu’économique aux États-Unis. Une porte-parole de la marque a souligné que « le monde a évolué, (son) activité a changé et le paysage juridique et externe a changé de manière spectaculaire ».
Pour Harley Davidson, c’est une mauvaise image projetée sur internet qui a motivé ce changement de cap, la marque affirmant être « attristée par la négativité qui a régné sur les réseaux sociaux ces dernières semaines » et qui « vise à diviser la communauté Harley-Davidson ».
Un des facteurs influençant ces décisions est une récente mesure de la Cour suprême des États-Unis, qui en juin 2023 a mis un terme à la politique de discrimination positive dans les universités, accusée par certains de cibler défavorablement des étudiants asiatiques. Cela a servi de catalyseur pour plusieurs entreprises décidant de réévaluer leurs politiques d’inclusion.
De son côté, Toyota se concentre désormais sur des programmes éducatifs dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie, et mathématiques, plutôt que sur les initiatives DEI. Dans la tech, les ressources tendent à être réorientées vers le développement de l’intelligence artificielle, comme le montre Google qui a délaissé son objectif d’augmenter le nombre de minorités de 30% d’ici 2025. Un consultant en ressources humaines qualifie ces politiques de « bullshit jobs », affirmant qu’elles génèrent des « emplois qui ne contribuent pas de façon substantielle ».
Ce retour en arrière sur les politiques DEI signale un changement notable dans les priorités des entreprises américaines en faveur de nouveaux enjeux technologiques et économiques.