« Et si le PM présidait le Conseil des ministres ? » Pr Sidy Alpha Ndiaye évoque une réforme inédite

Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, le ministre-conseiller juridique Sidy Alpha Ndiaye a laissé entendre que le Premier ministre pourrait à l’avenir présider le Conseil des ministres en l’absence du chef de l’État. Une réflexion en cours qui s’inscrit dans une volonté de rééquilibrage institutionnel et de consolidation de la fonction de chef du gouvernement.

Sur la question du rôle du Premier ministre, Sidy Alpha Ndiaye a précisé qu’il ne s’agit pas de renforcer les pouvoirs présidentiels, mais plutôt de rééquilibrer les pouvoirs au profit du chef du gouvernement, conformément à l’esprit républicain. « Pourquoi le Premier ministre, en tant qu’institution, ne pourrait-il pas présider le Conseil des ministres en l’absence du président de la République ? Pourquoi ne pourrait-il pas participer activement à la définition de la politique de la nation, sous l’autorité du chef de l’État ? » s’est-il interrogé.

Le juriste a rappelé que le Premier ministre détient déjà un pouvoir réglementaire délégué par décret présidentiel. Il serait donc logique, selon lui, d’envisager un élargissement de ses prérogatives, sans pour autant remettre en cause la nature du régime politique sénégalais. « Le Sénégal n’est pas une monarchie constitutionnelle, et ces réformes n’en feront pas une », a-t-il insisté.

Concernant le maintien du président de la République au sein du Conseil supérieur de la magistrature, il a estimé que le débat est souvent abordé de manière trop superficielle. « Le président ne s’immisce pas dans l’intimité des décisions rendues par les juges du siège », a-t-il affirmé, tout en soulignant que la promesse d’un retrait présidentiel de cette instance ne figure pas dans le programme de la coalition Pastef-Les Patriotes.

« On ne gouverne pas en étant prisonnier d’une approche dogmatique. Il faut savoir s’adapter aux réalités du moment tout en respectant l’essence des engagements pris », a ajouté le ministre-conseiller, qui a également abordé d’autres sujets comme la sécurité routière et la mobilité en zone rurale, appelant à des réponses concrètes à ces enjeux quotidiens.