Erreur judiciaire : Confondu à un caïd, un ferrailleur arrêté par la police de Pikine

Une histoire invraisemblable défraie la chronique à Yeumbeul Sud. Un jeune homme du nom de Mamadou Seydou Diallo, confondu au délinquant notoire « Akon », a été arrêté injustement par la police de Pikine, alors qu’il était à l’hôpital pour soigner son pied qui s’infectait. La famille et les proches de Mamadou Seydou Diallo ruent dans les brancards et continuent de charger la police de Pikine qu’ils accusent de s’entêter dans l’erreur, celle-ci préfère s’emmurer dans un mutisme qui ne permet pas d’élucider cette affaire.

Une arrestation injustifiée de la police…

A l’hôpital pour traiter son pied qui ne cessait d’enfler, Mamadou Seydou Diallo était loin de se douter qu’en plus d’un médecin, il allait voir des policiers venus le cueillir manu militari dans l’établissement de santé, pour des faits qu’il crie urbi et orbi n’avoir jamais commis. Revanchards, ces derniers ne lui ont laissé aucune chance de les convaincre de son innocence, informe le quotidien Enquête. En effet, juste la veille, un des leurs aurait été blessé au cours d’une opération contre la bande à Thierno Seydou Gaye alias « Akon », présenté comme un délinquant notoire.

…Et précipitée sous coups de vengeance…

Frère de la présumée victime d’erreur judiciaire, Mamadou Diallo témoigne : « Cet incident qui a entraîné la blessure du policier, nous l’avons entendu la veille de l’arrestation de mon frère Seydou (Diallo). Nous étions tous à la maison en train de regarder des matches. C’est donc avec une grande surprise que nous avons appris que les gens aient voulu le mêler à cette histoire. D’autant plus que Seydou est un homme sans histoire, qui ne connait que son travail. C’était au mois de mars.’’

…Contre un redoutable gang de la banlieue

En fait, suite à cet incident présumé entre limiers et la bande à Akon qui aurait occasionné le bras cassé d’un des policiers, un téléphone portable a été ramassé sur place. Dans l’une des photos qui nous a été montrées, on voit un homme en djellaba marron avec des rayures sombres et transparentes. Ironie du sort, le lendemain même de cette opération qui a mal tourné, alors qu’il se rendait à l’hôpital de Thiaroye pour des soins, le flic tombe sur Mamadou Seydou Diallo qui, en plus du prénom Seydou, a eu la malchance, selon ses proches, de porter une djellaba presque identique à celle de l’homme sur le téléphone abandonné.

Ressemblance fatale

Sur les photos, il est difficile de croire que les deux hommes ne sont pas les mêmes. Sauf pour les proches de la victime qui nous ont eux-mêmes présenté les images.

En effet, ils ont à peu près la même taille, la même morphologie, la même coiffure, presque le même habillement. Ami intime de la présumée victime et témoin oculaire de son arrestation, Mamadou Dia jure : « Nous qui le connaissons, nous savons qu’ils sont loin d’être les mêmes. Et nous l’avons clairement démontré aux policiers, mais ils n’ont rien voulu comprendre. S’il s’agissait de la même personne, on allait le reconnaître. » renseigne toujours Enquête.

Convaincus qu’ils tiennent le parfait coupable, les limiers de Pikine se sont rendus, par la suite, à son domicile pour effectuer une « perquisition ». Selon la famille, ils n’ont rien trouvé dans la chambre de Seydou Diallo qu’ils ont fouillée de fond en comble, si ce n’est une somme importante d’argent qui dépasse le million. Selon les proches de Seydou, il n’y a rien d’anormal, puisque le bonhomme est une bête de travail qui a, toute sa vie, essayé de faire des économies, afin de rallier l’Europe.

Retour sur le film d’une arrestation…

C’était un dimanche de mars. Seydou, qui a longtemps traîné son mal de pied, commençait sérieusement à s’inquiéter. La veille, le samedi, il a alors appelé son ami Mamadou Dia pour l’accompagner à l’hôpital. Avant d’aller à Thiaroye, les deux amis se sont rendus à la Sicap. Après consultation, le médecin recommande à Seydou de faire une radio, puisque le pied avait commencé à être infecté. « Nous nous sommes ainsi rendus à Thiaroye pour faire la radio. C’est là où les policiers nous ont trouvés et l’ont arrêté’’, renchérit Mamadou Dia.

…Sans vérification préalable

Etonné, ce dernier ne cessait de parler aux limiers pour en savoir davantage sur les raisons de cette arrestation pour le moins inattendue. « Par la suite, continue-t-il, l’un d’eux m’a appelé dans un coin. Il m’a montré une photo et a essayé de me faire reconnaître qu’il s’agissait de mon ami, alors qu’il n’en était rien. Lui (Seydou) il ne savait même pas ce qu’on lui reproche. On ne lui avait encore rien dit ». Malgré les dénégations, Seydou a été conduit au commissariat de Pikine.

Les limiers persistent dans leur erreur

Pour les policiers, il n’y a aucun doute : les deux hommes (Seydou et l’homme sur la photo) sont une seule et même personne. « On a tout fait pour leur faire comprendre qu’ils sont dans l’erreur, mais ils n’ont rien voulu comprendre. Ils m’ont chassé. Je leur ai dit que mon ami souffre du pied, qu’ils le sachent. Ils l’ont retenu là-bas, du dimanche jusqu’au jeudi, avant de le déférer au tribunal sis à Guédiawaye. Après son audition, on l’a emmené au commissariat de Guédiawaye », regrette l’ami de la présumée victime.

Après quelques retours de parquet, Seydou finit par écoper d’un mandat de dépôt ; plus d’une semaine après son arrestation, soit du dimanche au mardi, selon Mamadou Dia, qui passait, tous les jours, lui rendre visite et lui apporter à manger.

Auparavant, la police aurait tout fait pour démontrer que l’homme sur le téléphone est bel et bien Seydou Diallo. « Ils ont également essayé de savoir quel est son surnom, sans doute pour faire le lien avec Akon. Mais, je leur fis savoir que je ne lui connais pas de surnom particulier. Sauf que j’entends de rares personnes l’appeler G. Mais moi, je l’appelle par son nom Seydou. Ils voulaient sûrement faire le lien avec l’autre Seydou (Thierno Seydou alias ‘Akon’) », renseigne Mamadou Dia.

 Un ferrailleur sans histoire

Entre Akon et Seydou Diallo, la ressemblance s’arrête là. Pendant que l’un est présenté comme ‘’El Capo’’, l’autre est surtout peint comme un ferrailleur sans histoire. Né en 1988 à Yeumbeul-Sud, dans une fratrie de quatre enfants, le bonhomme de 33 ans est orphelin de mère. Son père, resté à la maison, souffre, stoïque, depuis son arrestation. Il était l’une des béquilles sur lesquelles repose la famille.

Une famille privée de son soutien

‘’En tant qu’aîné, confie Mamadou Diallo, les charges reposent essentiellement sur moi. Mais il me soutient du mieux qu’il peut. Nous pensons qu’il doit être libéré le plus rapidement possible. D’autant plus que la personne avec laquelle il a été confondu a été interpellée’’.

Le vrai Akon a été arrêté, récemment

En effet, le fameux Akon a été arrêté au cours de ce mois de mai. Ce qui a d’ailleurs poussé les proches de Seydou Diallo à crier leur ras-le-bol. Son frère déclare : ‘’S’il était dans des choses louches, les gens n’allaient pas ruer dans les brancards. Vous pouvez aller faire une enquête. Les gens sont unanimes. C’est un homme bon, avec une joie de vivre contagieuse. On le taxe souvent de comédien.’’ Le journal Enquête est resté sans suite, malgré nombreuses tentatives d’entrer en contact avec le commissaire de police de Pikine, cité dans cette affaire.

4 COMMENTAIRES
  • Euskey

    Vraiment police Senegal sonal nanou citoyens yi.Soyez plus responsables et plus républicains.

  • Malick Diallo

    la police nont ka payer les pots cassès

  • bibi

    faisons tous attention ,il faut aller doucement, il peut avoir erreur,mais faisons très attention c’est un peu louche.

  • cisse

    erreur la erreur la

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