En direct du Front ! (Par Ndao Badou Le Médiateur. Fondateur de l’Armée de la Paix)

Les journalistes Sénégalais sont interpellés dans leurs consciences professionnelles. Ils ne pourront trouver aucun prétexte pour ne pas aller sur le terrain en Gambie afin de nous raconter le déroulement de cette guerre qu’ils ont allumée à la faveur de leurs interventions et de leurs surenchères guerrières. Il n’est pas question de se mettre devant F24 ou BBC News et de nous reporter la guerre depuis leurs studios et de rentrer calmement chez eux, au chaud. Comme le font les reporters des radios pour nous commenter la CAN de football.

Cette fois, c’est vraiment leur tour, et comme le faisaient leurs illustres devanciers comme Mame Less Dia, nos braves journalistes poseront des actes nobles de leur profession en allant sur le terrain. Ils pourront voir de visu les horreurs de la guerre. Ils pourront rencontrer des enfants esseulés, désespérés, errant dans les ruines, après avoir perdu leurs parents dans un bombardement aveugle. Ils pourront de leurs caméras, fixer les cadavres éventrés d’innocents qui n’avaient même pas les moyens de fuir avant le début des hostilités.
Ils pourront nous décrire la marche victorieuse de nos ‘’Diambars’’ qui, dans leurs avancées conquérantes, avec la puissance de feu des nouvelles armes livrées par nos amis de la coalition anti – terroriste, déciment les troupes ennemies comme des mouches. Ils pourront aussi voir les balles siffler à leurs oreilles, voir la tête du camarade de l’autre organe de presse rivale qui se tenait à côté, exploser. C’est vraiment une occasion unique pour nos journalistes de studio, d’enfiler les rangers, de piétiner dans la boue, de rester des jours sans se laver, sans aller au restau en bas de la radio, de connaître l’effet zombie dû au manque de sommeil. De risquer leurs vies. De voir les horreurs de la guerre.
Ne pas entendre ou voir nos valeureux reporters, tels ces hommes et femmes que l’on voit sur les champs de batailles en Syrie, à Mossoul, partout, où les choses militaires se passent, sur le champ d’opérations de Gambie, ne doit pas être envisageable. C’est un défi que la presse Sénégalaise doit relever. Autant, on a envoyé des reporters à la CAN, autant, nos journalistes doivent nous apporter la primeur des infos sur le terrain de Gambie.

Cette guerre – là, si elle se fait sans nos journalistes, surtout les analystes va- t – en guerre, ne ferait pas honneur à notre presse. Elle le discréditerait à jamais.Et surtout, s’il est possible,  de mourir caméra ou micro à la main, pour figurer au panthéon des victimes de cette noble profession.

La presse dans ce pays, manquerait – elle de héros ? Nous ne le pensons pas, c’est l’occasion qui leur manquait. Elle s’est présentée, ils y seront. Nous serons calés sur nos chaînes nationales, et seront aux premières loges pour la primeur des nouvelles du front.
Journalistes Sénégalais, c’est votre tour. ‘’Yéna Ayé’’.

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