Dialogue national : un large consensus pour enterrer le tandem CENA–DGE

Le rapport final de la Commission Réformes institutionnelles du Dialogue national sur le système politique, publié à l’issue des travaux tenus du 28 mai au 4 juin 2024, marque un tournant dans la gouvernance électorale au Sénégal. Les débats ont mis en lumière les limites structurelles du dispositif actuel combinant la Commission électorale nationale autonome (CENA) et la Direction générale des élections (DGE), notamment en raison de la dépendance organique de cette dernière vis-à-vis du ministère de l’Intérieur.

Une reconnaissance généralisée de ces failles a conduit à une forte majorité en faveur de la création d’un organe indépendant de gestion des élections, qu’il prenne la forme d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI) ou d’une variante telle que l’ANIGE, l’ANGE ou la HARGE.

Le rapport souligne un accord large autour de quatre principes fondamentaux : un ancrage constitutionnel de la nouvelle instance ; une autonomie fonctionnelle et financière ; une composition pluraliste, intégrant majorité, opposition, société civile, experts électoraux et magistrats à la retraite ; des attributions élargies, allant de la gestion du fichier électoral à la proclamation des résultats provisoires, en passant par l’organisation matérielle des scrutins et la gestion du contentieux préélectoral.

Cette orientation marque un pas décisif vers la refondation du système électoral sénégalais, dans un contexte où la neutralité et la transparence du processus sont plus que jamais exigées par les citoyens et les acteurs politiques.