Des inondations inédites dans l’est du Sénégal ont provoqué plus de 56 000 déplacements et menacent gravement la sécurité alimentaire du pays. Ces crues, débutées mi-octobre, ont submergé les cultures le long de la vallée du fleuve Sénégal.
Boubacar Sall, vice-président de l’interprofession de l’oignon, qualifie la situation de « jamais vue ». La région de Podor, responsable de 46 % de la production nationale d’oignons, est particulièrement touchée. Depuis plus d’un mois, d’importantes zones sont inondées, exacerbées par des pluies excessives, conséquence directe du changement climatique.
D’après la SAED, plus de 200 000 personnes à Podor sont directement affectées. Les inondations menacent la viabilité alimentaire de près de 250 000 agriculteurs sénégalais. Actuellement, plus de 16 000 hectares sont inondés, affectant diverses cultures essentielles comme le riz, le gombo et le maïs.
Les pertes économiques sont évaluées à environ 197 millions de francs CFA, mais l’impact social pourrait être désastreux, poussant de nombreux ménages vers une pauvreté extrême et augmentant le risque de maladies. L’absence de réaction gouvernementale suscite de vives inquiétudes, alors que la crise pourrait accroître la dépendance du pays aux importations alimentaires et remettre en cause la volonté de souveraineté alimentaire des dirigeants.